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Nouveau monde. L’Europe réfléchit à un droit des robots

Impôt sur les robots, droit pour les robots… L’Union européenne se penche sur la question du statut des machines qui seront bientôt nos compagnons au quotidien.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Robot industriel exposé au musée du design de Londres. (BEN STANSALL / AFP)

Prise de conscience

Nos élus semblent enfin s’intéresser à ce phénomène qui va changer nos vies : l’arrivée en masse des robots. L'eurodéputée socialiste luxembourgeoise, Mady Delvaux, a présenté un rapport qui pourrait déboucher sur une réglementation à l’échelle européenne. De quels robots parle-t-on ? Des voitures autonomes, des robots médicaux et des robots prothèses sans oublier les drones et les "robots collègues" (co-bots) dans les entreprises, notamment les usines.

Arrêt d’urgence

Il y a d’abord la question de la responsabilité des robots. Par exemple, si une voiture autonome est impliquée dans un accident, qui est responsable ? Le constructeur ? Le programmeur ? L’usager ? La voiture-robot elle-même ? Cela fait un moment que certains, comme l’avocat parisien Alain Bensoussan, parlent d’un "droit des robots". La député Mady Delvaux plaide pour un code de bonne conduite garantissant que les robots sont bien au service de l’homme et pas l’inverse. Quelque chose qui rappellerait les fameuses lois d’Asimov, pour se protéger contre une éventuelle révolte des machines. Pour cela, les concepteurs devraient notamment prévoir des "boutons d’arrêt d’urgence" permettant de mettre hors circuit n’importe quel robot.

Taxe sur les robots

La peur la plus répandue est surtout que les robots prennent notre travail. En tout cas, en Europe, où règne le chômage de masse, car ce n’est pas la même chose au Japon où l’on compte sur les robots pour compenser l’absence de travailleurs du fait du vieillissement de la population. Cela dit, la question financière liée à la robotique est importante. Ce sont les travaux de cette députée qui ont inspiré au candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon, son idée de taxe sur les robots pour compenser le remplacement des humains à certains postes de travail. Mais cette disposition n’a pas été retenue dans la version finale du rapport européen.

"Real Humans" ?

En tout cas, on n’est pas au bout de nos peines. A l’instar de la série Real Humans, certains critiques la place que l’on s’apprêterait à réserver aux robots dans la société. L’association Europe for family, proche de La Manif pour tous, s’indigne contre une loi qui ferait des robots des "personnes comme les autres". Le Parlement se prononcera sur ces propositions en février.

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