Nouveau monde. La réalité "mixte" au service de la chirurgie pour une "médecine augmentée"
Une opération chirurgicale assistée par "réalité mixte" a eu lieu en début de semaine à l’hôpital Avicenne, à Bobigny. C'est une première "technico-médicale".
Une première "technico-médicale" a eu lieu en début de semaine à l’hôpital Avicenne à Bobigny : une opération chirurgicale assistée par "réalité mixte". Quel est l'intéret de cette innovation ?
La réalité mixte, qu’est-ce que c’est ?
Située entre la réalité virtuelle (immersion totale dans des images virtuelles) et la réalité augmentée (images virtuelles projetées par-dessus le réel, comme le jeu Pokémon Go), la réalité mixte est un concept inventé par Microsoft censé mélanger un peu tout à la fois. Le casque Hololens est une sorte de visière transparente à travers laquelle on voit le monde réel et qui permet de visualiser en même temps de la documentation, des images vidéo, des modèles 3D, etc. C’est un ordinateur, sans fil, qui se pilote à la voix ou avec des gestes.
Quel intérêt en chirurgie ?
Mardi 5 décembre, le Dr Thomas Grégory, chef du service de chirurgie orthopédique et traumatologique de l’hôpital Avicenne, a procédé à la pose d’une prothèse d’épaule. Il avait son masque devant les yeux qui lui permettait de voir, grâce à des images fournies par une société spécialisée (TerraRecon), comme en hologramme, une modélisation 3D des os de sa patiente, notamment ceux situés hors champ opératoire. Une aide précieuse pour fixer au mieux la prothèse en rendant l’intervention moins invasive. Hololens permet aussi au médecin de consulter toute l’imagerie liée au patient (scanner, IRM…) sans avoir à se retourner pour regarder des écrans.
Démonstration technique ou révolution ?
A l’issue de l’opération, le Dr Grégory, présenté comme un "geek", a confié que l’opération avait été "plus facile que d’habitude". Au-delà d’une simple démonstration technologique, cela ouvrirait donc la voie à une sorte de "médecine augmentée" grâce à la réalité mixte. On peut aussi parler de la "médecine collaborative", puisque le médecin pouvait dialoguer en direct avec des confrères situés à l’étranger (Etats-Unis, GB, Corée du Sud). Le futur, selon le Dr Grégory : "Sera voir à l’intérieur du patient en temps réel".
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