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Un chirurgien pose en direct une prothèse d'épaule grâce à un casque de réalité augmentée

Un chirurgien orthopédique de l'hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis) va réaliser une opération de l'épaule grâce à un casque de réalité augmentée, mardi 5 décembre. Il disposera d'un hologramme de l'articulation.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Une opération similaire a eu lieu à Montpellier, le 7 novembre 2017. (MAXPPP)

Un chirurgien orthopédique devait réaliser mardi 5 décembre une opération de l'épaule à l'aide d'un casque de réalité augmentée qui l'assiste notamment via un hologramme. Cette intervention unique au monde a été réalisée par un professeur de l'hôpital Avicenne, à Bobigny (Seine-Saint-Denis), et diffusée en direct sur internet à partir de 16h sur la chaîne YouTube de l'hôpital. Le 9 novembre, à l’hôpital Gui-de-Chauliac de Montpellier, une autre équipe avait effectué une chirurgie ouverte en utilisant la réalité mixte, guidée par des tutoriels immersifs en réalité virtuelle à partir d’images réelles, fabriqués par l’entreprise Revinax.

Cette fois-ci, un mois plus tard, le chirurgien, Thomas Grégory, devait implanter une prothèse d'épaule à une patiente. Pour cela, il s'est aidé d'un casque fabriqué par Microsoft qui permet, entre autres, de remplacer trois écrans présents normalement dans le bloc opératoire. 

Grâce au casque, le professeur Grégory peut visualiser directement le squelette du patient, comme s'il l'avait sous les yeux, sans la peau. Il a devant lui la projection d'un hologramme de l'articulation, créé grâce aux radios et scanners réalisés avant l'opération. Cela lui permet notamment de pouvoir connaître "l'épaisseur exacte des tissus ou l'emplacement précis des organes alentours invisibles", a-t-il expliqué à Sciences et avenir. Le casque lui offre également la possibilité de consulter le dossier médical du patient à tout moment. Cet équipement devrait donc affiner ses gestes et faciliter ses prises de décision.

Demander l'avis de ses confrères en direct

Le professeur Thomas Grégory peut également demander l'avis de ses confrères à travers le monde grâce au partage en temps réel de ce qu'il voit dans le casque. "C'est un bond en avant du même acabit que le passage de l’encyclopédie papier au moteur de recherche", a déclaré le professeur Grégory au le site Usine digitale. C'est selon lui une révolution numérique capable de "limiter les erreurs humaines".

Il estime que les gains sont importants à la fois pour le chirurgien et le patient. "Le fait d'aller si loin dans le squelette ou les tendons permet d'avoir une précision impossible à obtenir sans les lunettes. Or, certaines opérations se jouent au millimètre près. De plus, on est moins invasifs, on limite les gestes et donc les risques d'infection", explique-t-il au journal Aujourd'hui en France/Le Parisien. L'équipement pourrait être utilisé dans d'autres opération, comme le traitement des accidents vasculaires cérébraux (AVC). 

L'enjeu est également de taille pour la société Microsoft, qui fournit son casque HoloLens au chirurgien, alors que le marché de la réalité augmentée est en plein boom. Microsoft n'est pas la seule entreprise à convoiter ce secteur. Équiper des hôpitaux du monde entier représente donc une énorme opportunité commerciale.

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