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Nouveau monde. Des start-up françaises s’en prennent à Apple, sur fond de "relations détestables"

L'association France Digitale a saisi la Commission nationale informatique et libertés pour abus de position dominante.

Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Un Apple Store à New York, en septembre 2019 (illustration). (JOHANNES EISELE / AFP)

À l'origine du problème, c'est un petit bouton caché au fond des réglages de l'iPhone, qui permet à Apple d'envoyer des publicités ciblées aux utilisateurs. Selon l'association France Digitale, qui regroupe 2 000 start-up françaises, le fait que ce petit réglage soit activé par défaut serait contraire au Règlement européen sur la protection des données (RGPD). L’association vient de saisir la Commission nationale informatique et libertés (CNIL) sur ce sujet.

Selon France Digitale, il y aurait "deux poids deux mesures", entre Apple et les start-up qui, elles, se plient scrupuleusement au RGPD. En plus, Apple se présente comme un parangon de vertu en matière de données personnelles. Nicolas Brien, responsable de France Digitale, interrogé sur franceinfo, juge qu’Apple ne joue pas le jeu. De son côté, Apple, dans un communiqué, répond que "les allégations contenues dans la plainte sont manifestement fausses" et qu’il s’agit "d’une mauvaise tentative pour détourner l'attention et induire en erreur les régulateurs et les décideurs politiques".

Des relations "détestables" et "musclées"

Cette affaire intervient dans un contexte tendu entre Apple et les développeurs d’applications, depuis des mois dans plusieurs pays. Plusieurs plaintes et enquêtes sont d'ailleurs en cours, en Europe et aux États-Unis. Le problème, c’est qu'Apple prélève, depuis toujours, jusqu’à 30% des gains des éditeurs d’applications mobiles diffusées sur l’App Store. Bien que l’écosystème représente un formidable marché (10 millions d’utilisateurs, rien qu’en France), les développeurs acceptent de moins en moins cette dime qu'ils jugent exagérée.

France Digitale dénonce des relations "détestables", et "rapports musclés" et même une "culture de l’intimidation". Les développeurs n’oseraient même pas s’exprimer séparément, de peur d’éventuelles mesures de rétorsion.

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