Lenovo invente le smartphone qui change de forme

À première vue, c’est un smartphone comme les autres avec son grand écran OLED ultra-lumineux de 6,9 pouces. Un mobile rectangulaire, rectiligne, relativement fin. Si on le plaçait parmi d’autres, il serait quasiment impossible à repérer. Et pourtant, ce téléphone est unique au monde puisqu’il a la capacité de changer de forme. Pas simplement de se plier en deux, comme le font déjà plusieurs modèles sur le marché (Samsung, OnePlus, Honor mais aussi Motorola qui appartient à Lenovo depuis 2014).

"L'équipe a fait des miracles pour trouver une disposition interne qui permette cette liberté de mouvement."

Lexi Valasek, directrice du laboratoire de recherche 312 de Motorola Mobility

à france info

Ici, c’est tout le téléphone qui est flexible : l’écran bien sûr, mais aussi tout ce qui se cache derrière l’écran. Ce concept – Motorola avait effectué une première tentative en 2016 – peut prendre une demi-douzaine de formes, dont la plus spectaculaire : enroulé, pincé autour du poignet, comme un gros bracelet qui afficherait l’heure.

Une prouesse en termes de design interne : "Si vous pensez à votre téléphone actuel, il est plein de composants sans beaucoup d’espace libre, explique Lexi Valasek, à la tête du laboratoire de recherche 312 de Motorola Mobility. Et donc, l’équipe a fait des miracles pour trouver une disposition interne qui permette cette liberté de mouvement. Le secret de ce téléphone repose à la fois sur la manière dont les composants sont interconnectés, sur des coulissements internes et sur l’écran flexible."

En un instant, ce smartphone qui semble rigide se transforme donc en un (très) gros bracelet et la mutation est impressionnante, même si le résultat est un peu massif. Peu importe : c’est d’abord une démonstration technologique. Le téléphone se courbe, le contenu – sous Android – s’adapte aux dimensions sans cesse modifiées de l’écran, qui peut passer de 6,9 pouces à 4,6 pouces.

Mais l’idée n’est pas pour autant d’en faire une montre. En revanche, le plier à une extrémité pour qu’il tienne debout, et faire de la visio sans avoir besoin de support : oui. Pareil pour le transformer en horloge de table de chevet, ou pour suivre une recette de cuisine : c’est beaucoup plus confortable que de regarder par-dessus un téléphone, posé à l'horizontale, sur le plan de travail. Sans oublier la position dite "tente" où le smartphone, plié en son milieu, prend la forme d’un accent circonflexe.

Motorola, Samsung, Honor, OnePlus à la pointe

Les constructeurs – à l'exception d'Apple qui n'a encore manifesté publiquement, aucun intérêt pour ces technologiques – cherchent tous azimuts à réinventer le smartphone, autour de ces écrans flexibles. Il y a trois ans, déjà, le chinois TCL avait présenté un concept pliable en trois, dont l’écran s’étirait en plus vers la droite.

L’an dernier, Lenovo avait déjà dévoilé un PC et un smartphone, dont l’écran s’allongeait en appuyant sur un bouton… Dans le cas du smartphone, le supplément d’écran, en position repliée, passait à l’arrière du téléphone pour servir par exemple, à visualiser la prise de selfie avec les lentilles principales, généralement bien meilleures. Et puis en mai dernier, Samsung a présenté son Rollable Flex, un écran qui s’allonge et varie de 5 cm à 25 cm.

Reste maintenant à passer des prototypes aux produits commerciaux. Cette semaine à Austin, Lenovo nous a indiqué que ces concepts déroulables, dans des versions améliorées, sans doute plus solides, "arriveront sur le marché, tôt ou tard". Cette nouvelle génération évitera peut-être la disparition annoncée du téléphone mobile en tant qu’objet, dans moins de 10 ans, au profit des futures lunettes de réalité mixte et augmentée.