Le rapport secret du National Intelligence Estimate (NIE) ne vise pasdirectement la France, loin de là, mais n'empêche. Ce qui ressort de ce document,c'est que les Etats-Unis feraient l'objet actuellement d'une importante attaqueinformatique qui dure depuis un certain temps et qui mettrait en péril "lacompétitivité économique " du pays. Selon le quotidien américain, desentreprises liées à l'énergie, la finance, l'aérospatiale, l'automobile sont régulièrementvisées par des cyber-attaques à des fins d'espionnage. Les dommages sont estimésà des dizaines de milliards de dollars par certains experts.Cyber-espionnage entre alliésC'est la Chine qui est clairement montrée du doigt etdésignée comme la source de ces attaques ce qui est assez habituel dans cegenre d'affaire. Mais là où la surprise est de taille c'est que le rapport enquestion désigne en plus 3 autres pays qui se livreraient également à ce petitjeu. Dans l'ordre : la Russie, Israël et la France. Rassurons-nous, lapart de l'hexagone serait minime notamment par rapport à la Chine. Malgré tout,cela prouve bien que, comme du temps de la guerre froide, il n'est pas interditde se faire du "petit cyberespionnage entre amis " à l'ère d'Internet.Cela dit, cela marche aussi dans l'autre sens. Rappelez-vous : lors de lacyber-attaque contre l'Élysée en mai dernier, de forts soupçons s'étaient portéssur les États-unis.Qui espionne qui ? Reste à savoir de qui l'on parle exactement lorsque l'onstigmatise ainsi "la Chine " ou "la France ". On ne saitpas bien s'il s'agit d'attaques menées réellement par des services secrets ou bienpar des entreprises privées ou par hackers isolés ou encore par un peutout cela à la fois ?Cyber-guerre froideCôté américain, en tout cas, le Post explique que l'administrationObama tente de contrer les cyber-attaques en déposant des plaintes officielles,en expulsant du personnel diplomatique et en formulant des réclamations auprèsde l'Organisation internationale du travail (OIT). Tout cela est trèspolitiquement correct. En réalité, il serait étonnant que les attaqués secontentent de ces réponses officielles et ne se livrent pas eux aussi àquelques cyber-représailles.La cyberguerre froide à ceci de particulier que l'on seplaint souvent de ce que font les autres sans jamais reconnaître ce que l'onfait soi-même...