Mon info. Droit au blasphème : la France partagée sur l'affaire Mila
Une étude IFOP pour Charlie Hebdo montre que les Français sont très partagés sur l'affaire Mila, cette adolescente menacée de mort et de viol après avoir critiqué l'Islam sur internet.
La France est pour le moins partagée sur l'affaire Mila. On pourrait même dire coupée en deux, ce qui est de plus en plus souvent le cas ces derniers temps. C'est ce qui ressort d'une étude IFOP commandée par l'hebdomadaire satyrique Charlie Hebdo alors que cette jeune lycéenne est la cible de menaces de mort et de viol, après avoir critiqué l'Islam sur les réseaux sociaux.
La question centrale, c'est celle du blasphème. Charlie Hebdo a donc demandé aux Français ce qu'ils en pensaient. Résultat : 50% sont contre le droit au blasphème, les autres sont donc pour. Mais tout est en fait dans la nuance, et c'est là que l'on voit des tendances se dessiner. Un Français sur cinq défend ardemment le droit de blasphémer, alors que 17% y sont fortement opposés. En revanche, 58% des personnes interrogées (une majorité claire) estiment que les propos de Mila ne relèvent pas de l'incitation à la haine raciale. La justice est d'ailleurs de cette avis puisqu'elle a classé l'enquête sans suite à ce sujet.
Sur les réseaux sociaux, le #JeSuisMila
Les Français sont également une nette majorité, 56%, à montrer leur désaccord avec Nicole Belloubet, la garde des sceaux. Elle avait déclaré que "l'insulte à la religion est une atteinte à la liberté de conscience", et a depuis reconnu une "maladresse". Sept personnes interrogées sur dix regrettent également les propos d'Abdallah Zekri, le délégué général du Conseil français du culte musulman. Selon lui, "qui sème le vent, récolte la tempête."
Le mot-dièse #JeSuisMila est apparu sur les réseaux sociaux, rappelant le #JeSuisCharlie après les attentats terroristes de 2015. Plus de la moitié des personnes sondées, 53%, se déclarent "Mila" et soutiennent la jeune fille, qui n'a toujours pas réintégré son établissement scolaire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.