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Mômes trotteurs. Exposition "Éblouissante Venise" au Grand Palais à Paris

L’exposition est un hommage à la Venise du XVIIIe siècle. Fêtes officielles, opéra, théâtre, réceptions somptueuses, divertissements animent la Serenissima de l'époque.  

Article rédigé par franceinfo, Ingrid Pohu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les robes en papier vénitiennes volent au Grand Palais (INGRID POHU / RADIO FRANCE)

Cette semaine les Mômes Trotteurs participent à la visite atelier (8-11 ans) consacrée à l’exposition "Éblouissante Venise", Venise les arts et l’Europe au XVIIIe siècle, au Grand Palais, à Paris.

"Les maisons sont-elles toutes sur pilotis ?" interroge Fantine, 10 ans. "Oui, tout est sur pilotis", répond Lou, la conférencière. En fait Venise regroupe au départ des petites îles formées avec le sel de la mer. Et donc, on a bâti des pilotis avec de grosses fondations pour que ça tienne. Et du coup, il faut se déplacer en gondoles." "Alors les habitants partent en bateaux pour faire leurs courses", remarque Aglaé, 9 ans.   

L’exposition "Éblouissante Venise", dévoile la ville pendant son âge d’or au XVIIIe siècle

"En plus à Venise il y a des arts très luxueux" explique Lou. Le verre de Murano, les miroirs, la dentelle, Venise rayonne grâce à son art, cela n’a pas échappé à Côme, 11 ans. "C’est une ville qui vit beaucoup, ça me donne l’impression d’une grande fourmilière avec plein d’ouvrières qui travaillent. Ça donne l’impression d’une ville qui ne dort jamais avec plein d’artisans."

Dans les palais, les hôpitaux, sur les places publiques... Les théâtres de marionnettes fleurissent alors partout dans Venise. Et l’imaginaire de Camille, 8 ans, galope ! "Moi dans ma tête, je voyais les marionnettes danser." "On voit des marionnettes inspirées par la commedia dell’arte, détaille Lou. Ce sont les premiers acteurs venus d’Italie, ils voyageaient en Europe. Et donc il y a des personnages que l’on connaît bien comme Arlequin."

Visite-atelier pour les 8-11 ans de l'exposition "Eblouissante Venise" (INGRID POHU / RADIO FRANCE)

En haut des escaliers du Grand Palais, surprise !

Des robes majestueuses en papier sont suspendues au plafond. On les imagine virevolter dans les bals des carnavals. Côme a retenu que "la mode était très importante à Venise. Et ce qui m’a surtout marqué, c’est que les petits garçons portaient des robes et des talons !"

 A Venise, c’est tout le temps la fête ! "En plus il y avait des acteurs, des acrobates, des jongleurs, des musiciens dans les rues. Et plein d’animaux exotiques", souligne Lou. Au XVIIIe siècle, le Carnaval de Venise dure six mois !

À l’image du roi, le "doge", il faut se balader masqués dans la rue. Comme le suppose Aglaé "porter des masques un peu tout le temps, ça devait être un peu énervant." D’ailleurs à Venise, on interdit alors aux nobles de retirer leur masque en public. "Mais sinon, ça pouvait être rigolo, estime Côme. Parce que les pauvres pouvaient se déguiser en riches et les riches en pauvres. Donc le masque ça pouvait changer complètement la personnalité. Ces bals de carnaval avaient l’air vraiment extraordinaires !" 

Le Carnaval est immortalisé par les tableaux de grands peintres vénitiens : Piazzetta et Tiepolo

 "Polichinelle avec son gros ventre et son nez crochu est le personnage préféré du peintre Tiepolo, du coup il en met partout dans ses tableaux." On découvre aussi les Vedute de Canaletto et Francesco Guardi. Les Vedute sont des petits tableaux qui montrent Venise à la façon d’une carte postale, les touristes en achetaient beaucoup.

Et on vient de toute l’Europe pour aller à l’Opéra de Venise. "Il y en avait sept alors qu’à Paris un seul. Donc il y avait beaucoup plus de spectacles à Venise où on chantait. Et il y avait des chanteurs devenus très célèbres comme le castra Farinelli. Il avait une voix très aiguë et il chantait très bien. Il a même été au service du roi d’Espagne, il lui chantait une chanson avant de s’endormir." 

Et quand on demande à Fantine si elle aurait aimé vivre à Venise au XVIIIe siècle…"Non pas trop, à cause du dentiste ! Je n’aurais pas aimé me faire arracher la dent." Et oui ! A cette époque, pas de dentiste mais des arracheurs de dents, un vrai spectacle comme le montre un tableau de Tiepolo. "Ah oui l’arracheur de dents, ça m’a fait un petit choc quand je l’ai vu, réagit Côme. C’est radical. Avec la grosse pince, il fallait appuyer sur le ventre de la personne soignée pour qu’il ouvre sa bouche. Et le pire, c’est que tout le monde venait tout autour pour voir."   

Dans l'atelier, les enfants créent une lanterne magique avec des vues de Venise (INGRID POHU / RADIO FRANCE)

Puis vient l’heure de l’atelier, où les enfants fabriquent une lanterne avec des images du peintre Canaletto. Dans le noir, les lanternes s’éclairent à la bougie. Sa Sérénissime tire joliment sa révérence.

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