Les antennes-relais : un danger nécessaire
Le danger présentés par les antennes-relais n’est pas prouvé scientifiquement, explique Valérie Samsel de Particulier à Particulier. Des études ont
été menées en France par l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSES), mais
aussi dans d’autres pays, comme la Grande-Bretagne. Selon ces études, qui
convergent d’ailleurs avec les expertises internationales, l’hypothèse d’un
risque pour la santé des personnes vivant à proximité des antennes-relais ne
peut être retenue. En tout état de cause, le risque serait insignifiant comparé
à celui pouvant résulter de l’utilisation du téléphone portable lui-même.
Des interrogations demeurent toutefois sur le long terme et
les études se poursuivent, d’autant que certaines personnes vivant à proximité d’antennes-relais se plaignent de troubles, tels que migraine, acouphène, fatigue,
anxiété ou nausée.
Ces antennes-relais existent depuis plus de 30
ans. Mais aujourd’hui, avec le développement de la technologie et l’apparition
de la 3G, puis de la 4G, les antennes doivent être de plus en plus performantes
en émettant de plus en plus d’ondes électromagnétiques, car il leur faut
aujourd’hui transmettre votre voix, vos messages, vos textos, mais aussi des
MMS. Les antennes-relais sont également toujours plus nombreuses :
on en compte aujourd’hui 60.000 en France.
Le législateur a fixé des seuils d’exposition aux ondes
électromagnétiques, au-dessous desquels on considère qu’il n’y a pas de risques
pour la santé.
En France, ces seuils sont issus d’un décret de 2002. Les
niveaux de champs se mesurent en Volt par mètre et les seuils varient entre
41 et 61 Volts par mètre. Même si en pratique, ils ne dépassent pas 12 Volts
par mètre, les associations militant contre les antennes relais dénoncent ces
seuils encore trop élevés par rapport
aux pays voisins. En Italie ou en Pologne, le seuil est fixé à 6 volts/m. L’objectif en France serait de descendre à 0,6 volt/m, et même
encore moins. On est loin du compte.
Les mairies peuvent refuser l’implantation de telles
antennes, si les règles d’urbanisme ne sont pas respectées. Si
elles le sont, comme c’est souvent le cas, les mairies peuvent faire état pour refuser,
du principe de précaution, inscrit depuis 2005 dans la constitution. Selon ce
principe, un maire peut valablement refuser l’installation d’une antenne s’il existe
un risque qu’un dommage en résulte et que ce dommage affecte de manière grave
et irréversible la santé ou l’environnement.
Pour installer une antenne l'opérateur doit, s’il s’agit d’un immeuble collectif, obtenir l’accord de la copropriété et signer
avec elle, via le syndic, une convention. En fait, la copropriété loue à l’opérateur
un emplacement sur le toit pour l’installation de l’antenne. La décision se
prend en Assemblée Générale de copropriétaires, en principe à la majorité de
l’article 26, c’est-à-dire la double majorité. Il faut donc que la majorité des
copropriétaires (6 sur 10 par exemple) représentant au moins les deux tiers des
tantièmes (667 sur 1000) votent pour. C’est une grosse majorité qui se justifie
par l’enjeu de la convention. Car outre l’aspect esthétique, les
copropriétaires peuvent craindre des effets sur leur santé. La convention est
généralement conclue pour trois ans, moyennant un loyer de 15.000 euros par an environ. Elle doit être
négociée avec l’opérateur et elle fixe les conditions d’installation et
d’entretien de l’antenne.
Si la décision est prise à la majorité de l’article 26, vous
devez vous y plier car vous ne pouvez pas contester une décision d’assemblée
prise régulièrement.
Le site de l’Agence Nationale des Radiofréquences www.anfr.fr permet de locliser les antennes-relais.
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