**** L'UFC-Que Choisir est contre cette mesure qu'elle juge très fortement préjudiciable aux consommateurs,particulièrement les plus modestes, et aux résultats économiques incertains.Un fort préjudice pour tousles consommateurs : avec 1.6 points de TVA en plus, c'est 300 euros dedépenses supplémentaires annuelles pour les ménages. Toutefois, l'inflation serabeaucoup plus sensible sur les postes de dépenses contraintes comme l'énergieet les transports, dont les prix ont déjà bondi en 2011 et où la baisse des chargessociales aura peu d'impact. Pour le carburant, la mesure devrait coûter 50euros supplémentaires par an et par véhicule!Le Président de la République fait le pariparticulièrement hasardeux d'une nonaugmentation de prix....D'une part, la TVA à 19,6% intervient dans des secteurs de dépensescontraintes (énergie, transport, télécom, habillement etc.) où la concurrenceest défaillante et les dérapages tarifaires réguliers. D'autrepart, aux vues des tristes expériences de la TVA dans la restauration et des taxes sur lesmutuelles, les promesses politiques sur les prix finaux sont d'autant moinscrédibles qu'elles reposent sur des marchés dans lesquels les professionnelsn’absorbent absolument pas les hausses et les répercutent systématiquement auconsommateurUn résultat économique incertain :S'agissantde l'emploi, les rapports officiels soulignent le très faible effet d'une TVAsociale : entre 22.000 et 35.000 emplois supplémentaires créés selon la DGTPEet l'OFCE, et encore, sous l'hypothèse d'un report des baisses de cotisationssociales dans les prix HT.Il est aussi impératif de ne pas scier la branche sur laquellel'économie française est assise : alors que la consommation est le derniermoteur de la croissance en France, tout déclin de l'activité d'achat aurait un impact économique catastrophique...Dans un contexte de crise et de forte poussée inflationniste, l'impact de laTVA sociale sur le moteur de la croissance que constitue la consommation risquedonc d'être dramatique et le dispositif se révéler parfaitementcontre-productif.En lieu et place de la TVAqualifiée indument de "sociale", l'UFC-Que Choisir propose, dans ladroite ligne du pacte consumériste qu'elle a adressé aux candidats à laPrésidentielle, une modulation des taux de TVA en fonction de l'intérêtsanitaire ou écologique des produits : une TVA sociétale. En effet, dès lorsque la TVA est un impôt sur la consommation, il doit obéir à une logiqueconsumériste. Une hausse de TVA serait donc concevable sur les mauvais produits( ex : pesticides, "malbouffe", etc.) afin d'orienter les achats desconsommateurs vers des alternatives qui existent concrètement et de favoriserles entreprises qui fabriquent ces produits. L’idée est de faire avec la TVA unsignal prix pour orienter le comportement des consommateurs.En renchérissant les seulsproduits nocifs, de pur confort ou luxueux, la TVA sociétale permettrait de concilierobjectifs de redressement des comptes publics et consommation responsable. Intérêtdes consommateurs et intérêt économique ne s’oppose pas, bien au contraire…D’ailleurs, avant que le dispositif ne soit pas perverti pour en faireuniquement une recette supplémentaire, c’était la logique de la taxe soda voulupar le même gouvernement. L’UFC-Que Choisir entend bien peser de tout son poidsdans la campagne pour faire avancer cette idée de TVA sociétale…