Léa Drucker : "Les femmes sont conditionnées depuis la petite enfance à s’écraser"

La comédienne Léa Drucker est l’invitée de La Mise à jour du lundi 6 novembre 2017 à l’occasion de la diffusion du téléfilm La Consolation sur France 3 le mardi 7 novembre 2017, et qui a obtenu le prix du meilleur téléfilm au festival de La Rochelle. La comédienne y joue la mère de Flavie Flament.

Du rêve à l'obsession, jusqu'au viol

"La consolation, explique-t-elle, c’est l’histoire d’une toute jeune fille qui a une relation très difficile et douloureuse avec sa mère. Une relation que l’on dit toxique. Malade et maladroite." L’histoire, en somme, d’une mère qui souhaite par procuration que sa fille vive ce qu’elle-même n’a pas pu vivre. Mais le rêve s’emballe, l’obsession guette et le rêve dérape, jusqu’au viol.

Peut-on, dès lors, éprouver de l’empathie pour le personnage de la mère, qu’elle incarne ? Léa Drucker l’espère : "C’était mon objectif, parce ce je ne trouve pas très intéressant de raconter des personnages en les rendant monstrueux. Parce que ce qui m’intéresse c’est l’humanité." Et puis, aussi, la place de la femme dans la société. "Je me retrouve dans ce qu’écrit Virginie Despentes, affirme-t-elle. Les femmes sont conditionnées depuis toujours, depuis la petite enfance, à s’écraser. On est conditionnées à se dire "Bon bah, il nous arrive cela, ce n’est pas que c’est normal mais qui va nous porter secours ? Qui va nous défendre ? Qui va nous rendre justice ?"" 

"On perd tout mystère à effacer ses erreurs"

Si Léa Drucker devait faire une mise à jour, que voudrait-elle corriger, modifier ou effacer ? Rien, probablement ! "Je crois, analyse-t-elle, que si on commence à effacer ses erreurs, ses défauts, les choses un peu obscures, on perd tout mystère. Je crois que c’est très important de conserver tout cela, même si ce n’est pas facile de tout assumer, à vivre. Mais il faut les garder…"