Bernie Bonvoisin : "Il y a des sujets toujours d'actualité sur certains titres de Trust"

"L'Exterminateur", "Le Gouvernement comme il respire", "Fils de pute, tête de liste"... Heureusement que le groupe de hard-rock Trust a annoncé la sortie de son dernier album, Dans le même sang, un 14 février, le jour de la fête des amoureux car à la lecture des titres on aurait pu croire qu'ils étaient un brun énervés...

Invité de "Mise à jour" lundi 23 avril sur franceinfo, Bernie Bonvoisin est revenu sur la fabrication de cet album, le premier en 10 ans. Les 15 titres ont été enregistrés en six jours dans la salle des fêtes de Saint-Ciers-sur-Gironde, à 70 km de Bordeaux : "C'est vraiment un album à part, un album qu'on a enregistré live", raconte-t-il. "On avait envie de capter l'énergie du groupe sur scène donc on a joué en conditions live, c'est-à-dire avec le son fort, avec le chant, avec les guitares et tout, détaille encore Bernie Bonvoisin. Il a fallu résoudre les complexités technique pour que ça puisse être faisable et on y est arrivé."

Le titre Antisocial, comme un slogan

Dès sa sortie, Dans le même sang, s'est directement classé à la quatrième place des meilleures ventes d'album. Mais Trust reste célèbre pour son titre Antisocial, sorti en 1980. Aujourd'hui, il est repris dans toutes les manifestations. "C'est à la fois une grande fierté parce que c'est vrai qu'il y a quelque chose d'iconique dans ce morceau, d'intergénérationnel, confie Bernie Bonvoisin. Après, ce que ça raconte, c'est moins gai : ça nous démontre que les choses n'ont pas vraiment changé, évolué, au contraire." 

De la même façon, Trust rejoue encore lors de ses concerts les chansons Le Mitard (1980) et Police-Milice (1979). "Il y a des sujets sur certains titres qui sont toujours d'actualité", estime le leader du groupe.

Le titre Antisocial était sorti sous la France de Valéry Giscard d'Estaing... Certains voient en Emmanuel Macron le nouveau Giscard d'Estaing, mais Bernie Bonvoisin "pense qu'il y avait encore une notion de politique à l'époque de Giscard" tandis qu'aujourd'hui, "les politiques font plutôt du stand-up". "Les gens sont, je trouve, plus là pour gérer des pays un peu comme des méga-entreprises, affirme encore le chanteur de Trust. La raison politique n'a plus grand sens à part chez les gens de terrain dans des petites villes (...) qui ont les mains dedans, qui sont proches des gens et qui sont dans la préoccupation du vivre-ensemble."

Préférence pour les petites salles de concert

Le groupe préfère désormais se produire dans de petites salles, hormis lors des festivals. C'est une volonté affichée. "C'est une musique qui trouve tout son impact et toute sa raison d'être dans des salles de 800 à 1 500 places parce qu'on a vérifié très souvent qu'au-delà de 3 000 personnes l'énergie se diffuse alors que là, il y a un retour instantané, une communication, une harmonie, entre le public et le groupe qui est instantanée", indique Bernie Bonvoisin.