Depuis plus de trente ans, les moudjahidines du peuple combattent le régime iranien. Ces opposants radicaux en exil réclament le renversement du pouvoir clérical. Souvent contesté, ce mouvement a longtemps prôné la lutte armée. Jusqu'en septembre 2012, les Etats-Unis, tout comme l'Europe, le considéraient d'ailleurs comme une organisation terroriste.Pour Régine Deforges , ces accusations sont infondées : "Pour les fréquenter depuis une dizaine d'années, explique-t-elle, jepeux vous dire que je ne me suis rendue compte de rien, ou alors,ajoute-t-elle en souriant, ils sont très forts ! "La romancière est "très touchée par leur combat, le fait qu'ils soient enexil, éloignés de leur pays et qu'ils militent pour un Iran démocratique ".Mais ces exilés connaissent-ils encore leur pays ? Oui, selon l'écrivain. Et ils sont"très inquiets ", car, selon elle, les enlèvements et les arrestations semultiplient. L'élection du nouveau président, Hassan Rohani, n'auraitrien changé.Régine Deforges est surtout sensible au fait que le mouvement soit dirigé par des femmes, à commencer par sa présidente, Maryam Radjavi, qu'elle considère comme un "idéal iranien ". La romancière inscrit son combat dans la longue lutte des femmes à travers l'histoire : "A toutes les époques, des groupes de femmes se sontréunis pour lutter contre des dictatures (...) Tout est tellement plus difficilepour elles dans ces pays-là "." Les voix des femmes sont peu écoutées (...) Elles ontune forme de lucidité, le courage naturel de se battre pour ce qui leur semblejuste ".Régine Deforges a publié l'an dernier L'enfant du quinze août (Robert Laffont)