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"Ma vie en Antarctique" (4/6) : médecin en milieu isolé
Aujourd'hui, le docteur Sophie Faille met sa casquette de dentiste. Sur le fauteuil du cabinet dentaire, Stéphane, prévisionniste météo. "J'ai perdu un bout de dent", explique-t-il. Sophie Faille est à l'origine médecin urgentiste. Carie, fracture, appendicite, ici, elle doit pratiquer ce qu'on appelle de la médecine en milieu isolé. " On a cinq mois de formation avant de partir en hôpital militaire et ça comprend de la formation dentaire en chirurgie", explique-t-elle. "Ce sont des choses qu'on ne fait absolument pas dans notre formation pour être médecin et en particulier médecin urgentiste. Et je suis partie de zéro en dentaire, je ne connaissais même pas l'anatomie d'une dent. Et maintenant je suis le seul dentiste de la station jusqu'à novembre prochain", poursuit la jeune femme.
En milieu isolé, il faut aussi gérer l'isolement, le moral de ses camarades. Sophie Faille est également psy, elle doit veiller à la santé mentale de tous. "Le moindre événement prend des proportions qui ne sont pas habituelles en métropole, résume-t-elle. Comme on n'a pas d'entourage, pas de proche, en tout cas au début, on a besoin de pouvoir dire à quelqu'un qu'il s'est passé quelque chose. Très souvent, c'est le médecin".
Cabinet dentaire, radiologie, bloc opératoire...
Nous sommes dans le bâtiment n°42, à l'étage les dortoirs, et au rez-de-chaussée l'hôpital, le lieu de travail de Sophie Faille, avec donc un cabinet dentaire, une pièce pour faire les radios, une autre pour les soins. "J'ai là tout ce qui sert aux soins courants, des pansements par exemple. Je peux faire des plâtres, je peux regarder les yeux, je peux regarder les oreilles", détaille-t-elle. Le bâtiment comprend également un petit bloc opératoire, s'il y a besoin d'opérer un habitant de la base. "Je suis la seule à être à peu près formée à ça. Et mes assistants seraient mes co-hivernants, que j'ai formés ou que je continue de former d'ailleurs régulièrement ", explique-t-elle.
Toujours dans l'hôpital, se trouve la chambre de Sophie Faille. La base est tellement pleine en été que la plupart des chambres sont doublées. "La plupart des gens vivent à deux. J'ai l'assurance d'être tout le temps toute seule", confie-t-elle. Elle est également l'une des rares à posséder un trousseau de clés. Fermer les portes n'est pas "safe" en cas d'incendie et "il n'y a personne pour voler", si elle possède ce trousseau, c'est avant tout pour la "pharmacie" et "la confidentialité des dossiers médicaux".
"Ma vie en Antarctique", un podcast original franceinfo de Solenne Le Hen, mis en ondes par Thomas Coudreuse, à retrouver sur le site de franceinfo, l'application Radio France et plusieurs autres plateformes comme Apple podcasts, Podcast Addict, Spotify, ou Deezer.
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