Hakim El Karoui : "Mon pavé 2018, c’est réussir la réorganisation de l’islam de France"
Hakim El Karoui, invité d'Olivier de Lagarde, est un essayiste et consultant qui lutte pour une meilleure organisation de l'islam en France.
Hakim El Karoui est un entrepreneur, essayiste et consultant français. Ancien élève de l’Ecole normale supérieure, il enseigne la géopolitique avant de devenir conseiller du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin. Il consacre son "pavé 2018" à la réorganisation de l’islam de France. Le système actuellement tenu par les pays étrangers ne convient plus aux musulmans français.
Olivier de Lagarde : Quels sont les pays étrangers qui participent actuellement au financement de l'islam de France ?
Hakim El Karoui : Il y en a trois : le Maroc, l’Algérie et la Turquie. Ils financent des imams, des mosquées et ils en font un instrument d’influence sur la France. Avec une idée, un deal initial qui date d’il y a 20 ans : on va contrôler les musulmans par "nos mosquées". Aujourd’hui ça ne marche plus car les musulmans sont français et en plus, ce n’est plus vraiment dans les mosquées que ça se passe. C’est dans les lieux de sociabilité, dans les réseaux, les copains, les cousins, dans le quartier. Ça se passe aussi sur internet et sur les réseaux sociaux.
Pour quelles raisons devons-nous mieux organiser l’Islam en France ? Nous sommes dans un pays laïc.
Nous sommes dans un pays laïc où toutes les religions sont organisées. Pourquoi particulièrement l’islam ? Parce que nous avons deux grands problèmes. Il y en a un, immense, c’est la montée du fondamentalisme. Et un autre qui est l’insertion sereine, calme, sans difficultés, des musulmans dans l’espace républicain.
Si on supprime la tutelle de ces trois pays, avec quel argent finançons nous ?
C’est ça, la nouveauté. Il y a beaucoup d’argent aujourd’hui, en France, lié à la consommation islamique. Il y a trois sources de revenus principales. Tout d’abord, il y a les dons, je les estime probablement à 200-250 millions d’euros par an. La deuxième source de revenu, c’est le pèlerinage à La Mecque. (…) Et puis le troisième sujet, c’est le halal, c’est devenu un marché très important : cinq à six milliards d’euros.
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