"Cinq petites tristesses" de Léontine Behaeghel
Cinq petites tristesses de Léontine Behaeghel, est un roman publié aux éditions Robert Laffont. Dans ce récit glaçant, on comprend vite que Léonie, la jeune héroïne de ce roman, n'est autre que l'autrice elle-même, qui témoigne, peu de temps après les faits, de l'emprise qu'elle a vécue. Un sujet grave et nécessaire, à aborder en ce moment dans l’actualité littéraire, avec la parole qui se libère.
Léonie, 19 ans, l’héroïne de Cinq petites tristesses
Léonie raconte son histoire. Une histoire d'emprise glaçante, démarrée par des textos envoyés par son parrain, quand elle avait 14 ans, suivie d’une relation physique qui ira jusqu'au viol, elle était tout juste majeure, lui avait 62 ans.
Cette histoire lui est vraiment arrivée à elle, Léontine Behaeghel, et certaines pages du livre sont d'ailleurs extraites de son journal intime de l'époque. Elle y décortique l'emprise dont elle a été victime à un âge de transition et de fragilité, et qui soulève la question du consentement.
"C'est tellement difficile de s'accepter comme une victime d'un crime, oui, d'un crime aussi horrible, et surtout qui est dans une zone grise. Parce qu'il y avait tout un consentement autour. C’est-à-dire, une relation de un an, un viol à un moment donné, et avant et après, il y a un consentement. En plus, il y avait déjà eu #MeToo quand cette histoire a eu lieu, mais il n’y avait pas autant une libération de la parole..."
Léontine Behaeghelà franceinfo
Depuis il y a eu les livres de Camille Kouchner, de Vanessa Springora, ou de Neige Sinno… Et récemment la prise de parole de Judith Godrèche. On pourra désormais compter avec la voix courageuse de Léontine Behaeghel, avec ce récit dans lequel elle ne s'épargne rien, et ne nous épargne rien. Un récit qu'elle a eu besoin d'écrire très vite, après ce cauchemar qu'elle a vécu.
"Je pense que si je l'avais écrit aujourd'hui, justement, il y aurait eu énormément de colère, de jugement. Je pense que je me serais beaucoup jugée moi-même, et je l'aurais jugé lui aussi. Là, l'histoire venait à peine d'avoir lieu. Donc du coup, c'était tellement immédiat, que c'était presque comme dans un journal intime."
Léontine Behaeghelà franceinfo
Ce n’est qu’à la fin du livre que l’on comprend le titre, Cinq petites tristesses : elles sont en fait pleines d'espoir, la promesse d'une autre vie, comme celle de L’été indien, cette chanson de Joe Dassin, choisie par Léontine Behaeghel pour illustrer ce premier roman, celui d’une jeune femme qui a maintenant 24 ans, et un magnifique avenir d'écrivain devant elle !
L’intégralité de l'entretien avec Léontine Behaegel est à retrouver en haut de cette page Livres et jeunesse.
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