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Réforme de la SNCF : "Cette loi a déjà été votée quand le Parlement a endossé la directive européenne", rappelle le philosophe Gaspard Koenig

Les invités des "Informés" sont notamment revenus, mardi, sur la grève à la SNCF contre la réforme du gouvernement.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 27 min
Gaspard Koenig : philosophe, enseignant à Sciences Po et président-fondateur du think-tank Génération Libre, était l'invité de franceinfo mardi 3 avril. (FRANCEINFO)

La première journée de grève à la SNCF, mardi 3 avril, a été très suivie par les cheminots : 77% des conducteurs, 69% des contrôleurs et 39% des aiguilleurs. La mobilisation a des conséquences politiques et, dans l'opposition, chacun y va de sa sommation contre le gouvernement.

L'extrait

Alors que la gauche tente de faire bloc derrière les cheminots, Christian Jacob, le chef de file des députés LR, demande le retrait des ordonnances, estimant qu'Emmanuel Macron doit faire preuve de "courage". La question a été débattue entre les invités des "Informés".

Gaspard Koenig, philosophe : Dieu sait que je suis pour le parlementarisme mais, en l'occurrence cette loi a déjà été votée quand la France a accepté le 4e paquet ferroviaire et que le Parlement a endossé la directive bruxelloise. Donc, il faut aussi un peu suivre l'évolution de la démocratie et quand on est dans un processus européen, qu'on s'est engagé, qu'on a dit "oui", que le Parlement a voté.... Ben, on s'est déjà engagé. 

Catherine Rambert, journaliste : Il n'empêche qu'il fallait réexpliquer aux Français. Il y a tout un travail de pédagogie qui n'a pas été fait. Le gouvernement le savait, mais il a oublié de leur expliquer. C'est là où je dis qu'il a pêché par arrogance. Il a fait un défaut de pédagogie selon moi.

Jonathan Bouchet-Petersen, journaliste : L'Europe, c'est des chefs d'État qui se sont mis d'accord. C'est les options politiques de l'époque, où il y avait une majorité pour décider ça. Simplement, on se rend compte souvent qu'on s'y intéresse trop tard. Ces sujets ont été discutés à Bruxelles, ils ont fait l'objet de débats (...) La cadre général, on sait ce qu'il est. On voit d'ailleurs sur les petites lignes, cette idée de repousser l'ouverture à la concurrence en disant que c'est un bien protégé. Il y a de la marge de manœuvre ou sinon la puissance publique doit baisser d'un ton si elle n'a rien à mettre sur la table. 

Les invités

Catherine Rambert : journaliste et créatrice du réseau Women strategy for success

Gaspard Koenig : philosophe, enseignant à Sciences Po et président-fondateur du think-tank Génération Libre

Marion Mourgue : journaliste politique au Figaro

Jonathan Bouchet-Petersen : chef de service France à Libération

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