Migrants : "Les Français sont sur une attente de fermeté plutôt que d'humanité"
Les invités des "Informés de franceinfo" sont notamment revenus jeudi soir sur la gestion par l'Etat français des migrants.
Anne Hidalgo et Gérard Collomb s'affrontent par communiqués interposés. Depuis plusieurs jours, la maire de Paris et le ministre de l'Intérieur se renvoient la responsabilité de la gestion des camps de migrants installés dans la capitale. Ce jeudi 24 mai, "les informés de franceinfo" ont échangé sur l'évolution de l'attente des Français sur la question de la gestion des migrants, par l'Etat français.
L'extrait
franceinfo : Quelle est la position des Français sur la question des migrants ?
Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion chez Harris Interactive : Les Français sont plutôt sur une attitude et une attente de fermeté que d'humanité, si l’on doit singulariser les choses. Au cours des années 90, à travers la nature des débats et la sémantique qui pouvaient être utilisées, on parlait de sans-papiers mais pas forcément de clandestins, il y avait une notion d’accueil qui était assez forte, notamment au sein de la gauche. Désormais, depuis un certain nombre d’années et puisqu’il y a parfois des mix qui sont fait dans les notions d’immigration et d’insécurité. On peut voir que, même parmi une bonne partie de l’électorat de gauche, il y a une aspiration à voir les migrants retourner dans leurs pays, peu importe les différentes conditions pour lesquelles ils peuvent être amenés à venir en France. Par le passé, l’idée de se dire qu’il pourrait y avoir du regroupement familial, des cas nécessitant une intervention médicale particulière de la part de la France, appelait à un regard beaucoup plus ouvert de la part des Français. Aujourd’hui, c’est bien moins le cas et lorsqu’on évoque des situations personnelles qui sont dramatiques ou difficiles, même une partie de l’électorat de gauche n’est plus pour se dire : "La France doit les accueillir ". On peut voir d’ailleurs que les drames des migrants (...) avec les conséquences physiques qui peuvent en résulter, voire la mort pour un certain nombre d’entre eux, ne suscitent pas aujourd’hui d’émotion manifeste dans la société française et même pour une partie de l’électorat qui se situe à gauche sur l’échiquier politique.
Les invités
Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion chez Harris Interactive
Xavier Alberti, chef d’entreprise et président de La Transition
Matthieu Aron, directeur adjoint de la rédaction de L’Obs
Jannick Alimi, rédactrice en chef adjointe du service politique du Parisien-Aujourd'hui en France
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