"War Pony" : sur la trace des premiers Américains
Dans War Pony de Riley Keough et Gina Gammell, on suit le quotidien d’Indiens Lakota, dans la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud. L'un de ces territoires oubliés de l'Amérique, comme leur histoire a été oubliée par le cinéma américain, à quelques rares exceptions, après bien sur la grande falsification que fut le western, version Hollywood.
A Pine Ridge, War Pony suit deux personnages en parallèle, Bill, jeune homme vivant chez sa grand-mère, qui en travaillant pour un couple de blancs pense s'en sortir, avant que leur racisme ordinaire ne le remette à sa place, et Matho, 12 ans, qui s'essaye au trafic de drogue sans succès.
Le film est d'une incroyable authenticité, comme un documentaire, mais avec de belles histoires et de belles images. War Pony touche son but, on voit enfin sur grand écran comment ces populations ravagées par la mi-ère, l'alcoolisme et le trafic de drogue survivent. Pas de misérabilisme, au contraire, un souffle de vie, porté par des acteurs non professionnels bouleversants et des images fortes, parfois mythologiques, comme les apparitions d'un bison, la terre des premiers Américains vibre encore.
La Fille d'Albino Rodrigue de Christine Dory
Film inspiré par des faits réels, et un vrai fait divers. Et on entre dedans, en suivant les pas de Rosemay, une jeune fille placée dans une famille d’accueil et qui revient, sans prévenir, chez elle, auprès de sa famille biologique. Mais elle se rend compte rapidement que quelque chose ne tourne pas rond.
Elle cherche à voir ou, au moins, à contacter son père, Albino, un garagiste, mais sa mère invente toujours de nouvelles excuses pour l’en éloigner. Et cette jeune fille qu’on imagine faible, maladroite, un peu effacée, et même quasi-illettrée, va se révéler d’une immense force et d’une grande opiniâtreté pour connaître la vérité, comprendre, et nous entraîner avec elle. C’est Galatea Bellugi qui l’incarne, et dans le rôle de sa mère, perverse, manipulatrice et menteuse, l’excellente Émilie Dequenne.
La Fille d’Albino Rodrigue est l’exemple parfait du petit film en apparence anodin, avec, parmi ses grands mérites, celui de la sobriété, mais qui nous emporte et nous happe, et nous reste dans la tête longtemps après, en grande partie, je l’ai dit grâce à ses interprètes.
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