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"Caravage" de Michele Placido, le génie hérétique

Victor Matet évoque les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "Caravage" de Michele Placido et "Par coeurs" de Benoît Jacquot.

Article rédigé par Thierry Fiorile, Matteu Maestracci
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
"Caravage" de Michele Placido.  (LUISA CARCAVALE)

Italie 1609. Accusé de meurtre, Le Caravage, surnommé Michelangelo Merisi (1571-1610), a fui Rome et s’est réfugié à Naples. Soutenu par la puissante famille Colonna, Le Caravage tente d’obtenir la grâce de l’Église pour revenir à Rome. Le Pape décide alors de faire mener par un inquisiteur, l’Ombre, une enquête sur le peintre dont l’art est jugé subversif et contraire à la morale de l’Église.

Avec Caravage, Michele Placido signe un film clasique – ce qui en soit n'est pas insultant – qui s'empare d'un sujet vertigineux, comme le talent du Caravage, et qui aurait sans doute gagné à être plus audacieux sur la forme, même si un effort est fait pour rendre ce fameux sens de la lumière du maître.

Au casting, Riccardo Scamarcio est convaincant, d'autant plus que Le Carvage n'est pas idéalisé, il n'est pas toujours sympathique. Louis Garrel en inquisiteur, et Isabelle Huppert en mécène, souffrent du doublage qu'ils ont eux-mêmes fait en italien.

Par coeurs : un documentaire de Benoît Jacquot

Festival d'Avignon, juillet 2021. Isabelle Huppert répète La Cerisaie de Tchekhov, mise en scène par Tiago Rodrigues dans la cour d'honneur du Palais des papes. Fabrice Luchini prépare noin de là, une lecture autour de Nietzsche, pour France Culture.

Deux exercices très différents, l'un collectif, avec tous les interprètes qui vont ouvrir le festival d'Avignon, l'autre solitaire, à la table, face au public. Mais pour les deux, le travail, la recherche de la bonne intonation, l'apprentissage du texte. Isabelle Huppert qui bute sans cesse sur la même phrase, Fabrice Luchini qui extrapole avec la faconde qu'on lui connaît. Avec deux personnalités aussi fortes et aussi différentes, le film vise au delà du cercle des amateurs de théâtre. 

Luchini fait du Luchini, sans surprise, Isabelle Huppert contrôle ce qu'elle donne à voir, même si le documentaire laisse penser qu'il en est autrement. Par coeurs est intéressant pour qui veut mieux connaître ce beau métier, mais si on reste sur sa faim, c'est que Benoît Jacquot n'a passé que quelques jours à Avignon pour tourner Isabelle Huppert et Fabrice Luchini au travail, il lui a manqué de la matière pour mieux documenter son film.

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