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"Stephen Ward", la nouvelle comédie musicale sulfureuse de Andrew Lloyd Webber

Après "Cats", "Jésus-Christ Superstar", "le Fantôme de l'Opéra", Andrew Lloyd Webber crée à Londres sa nouvelle comédie musicale "Stephen Ward" basée sur une affaire politique célèbre au Royaume-Uni, l'affaire Profumo.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Avant
de devenir vedette de télévision d'émissions à la Star Academy britannique où il
recrute les vedettes de ses futures comédies musicales, Andrew Lloyd Webber a composé
des spectacles qui ont fait le tour du monde : le Fantôme de l'Opéra , Jésus-Christ Superstar ou Cats .

Avec sa nouvelle œuvre à l'affiche à Londres du Aldwych Theater, Andrew Lloyd Webber s'attaque à l'histoire politique de son
pays.

Nous sommes au Royaume-Uni, en 1963. Cette "Affaire Profumo" va presque provoquer la chute du
gouvernement. En pleine période de yéyé et de guerre froide, la presse annonce
la liaison entre le ministre britannique de la Guerre, John Profumo, et une
jeune prostituée - qui couche aussi avec un diplomate russe. Sur l'oreiller, des informations confidentielles passent de
l'ouest à l'est. 

Celui qui a joué l'entremetteur se nomme Stephen Ward. Peu
connu du public. C'est lui qui est au centre du spectacle. Tout commence dans une
sorte de musée Grévin, dans la salle des monstres, où Stephen Ward côtoie
l'effigie d'Adolph Hitler et s'adresse au public.

Grâce à un flash-back, toute l'histoire va se dérouler devant nous.
La rencontre dans un cabaret entre Stephen Ward et la jeune prostituée. La
présentation à la jeune fille d'un ministre et d'un diplomate russe. La presse
qui découvre le "pot aux roses" et demande à la jeune fille, Christine Keeler, des informations
croustillantes. Les hommes politiques décident de lâcher l'entremetteur pour
sauver leur peau, jusqu'au procès à l'issue duquel le personnage se suicide.

Tout dans le spectacle tourne autour d'un même thème : la
manipulation. Stephen Ward qui possède un carnet d'adresse fourni est
ostéopathe de profession : il manipule les os, et aussi les gens.

L'idée du spectacle est excellente, la mise en scène minimaliste, avec un décor simple, composé de rideaux qui s'ouvrent et se
ferment sur lesquels sont projetés les décors, un lac, une rue.

On compte seulement une dizaine de chanteurs et acteurs. Pas de grand numéro dansé - à part cette chanson qui illustre
les dessous polissons du pouvoir : un hymne au sadomasochisme, autour
d'une longue table où de jeunes filles en jupe de cuir, perchées sur des hauts
talons, un fouet à la main, attirent des hommes de pouvoir qui se déshabillent.

Le spectacle intimiste se centre sur la personnalité de Stephen
Ward, mais le scénario du dramaturge Christopher Hampton nous laisse sur
notre faim : on ne saura jamais si Stephen Ward était ou non un proxénète.

Restent les mélodies où le compositeur Andrew Lloyd Webber retrouve sa
verve comme dans une mélodie où la femme du ministre découvre qu'elle est trompée– une chanson qui reste d'actualité...

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