Hervé Ghesquière : "Aujourd'hui encore, je n'ai pas tout dit"
Hervé Ghesquière n'a rien oublié. Il se souvient parfaitement de sa
libération : "Je n'ai pas dormi pendant trois nuits. On est comme une
pile électrique dans ces cas-là. "
Comme tous les anciens otages, lui aussi est passé par la base militaire de
Villacoublay, près de Paris, un endroit qu'il a d'abord connu en tant que
journaliste. Il s'y était rendu, quelques années auparavant, pour recueillir
les premiers témoignages d'anciens otages.
Et lorsque vient le moment des retrouvailles avec les proches, "quand
on se tombe dans les bras, c'est l'émotion avant tout , raconte Hervé Ghesquière. On ne se dit pas grand-chose
au début. Les paroles, les explications, on les distille petit à petit pendant
des semaines, des mois. Et moi, je suis encore en train de parler de choses
dont je n'avais pas parlé à l'époque. Il y a des images qui vous
assaillent et qui continuent à vous assaillir pendant des années. "
Le retour à une vie normale est-il possible ?
Hervé Ghesquière : "Les premiers temps, c'est très étrange. Moi j'étais relativement
tendu, assez irritable. Je n'arrivais à parler finalement que des anecdotes. Et
même, j'en étais arrivé à ne parler que des choses positives pendant ma
captivité, pourtant il n'y en avait pas eu beaucoup. Et les choses dures, je
les ai dites à mes proches très longtemps après et encore, je n'ai pas tout
dit."
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