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Tunnel ou la géniale entente cordiale

L'entente avec nos voisins britanniques n'a pas toujours été cordiale. Comment pourrait-il en être autrement ? Nous avons tellement d'histoire en commun qu'aucun n'acceptera jamais de reconnaître ouvertement son intérêt pour l'autre. Et puis, les "rosbifs" vivent sur une île, trente kilomètres de mer nous séparent. Un océan. C'est de ça aussi que parle Tunnel, l'adaptation franco-britannique de Bron, la superbe série policière suédo-danoise que les Américains ont massacrée en voulant l'accommoder à la sauce mexicaine.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Au départ, il y a une série suédo-danoise intitulée Bron /Broen (le pont en français) qui a impressionné par son intensité et son originalité. Les pays du nord de l'Europe sont devenus une terre très fertile pour les histoires policières et le Danemark s'est imposé comme précurseur en matière de fiction télévisée. La rencontre des deux phénomène a abouti à une série passionnante qui a immédiatement inspiré des adaptations.

Les premiers à se lancer dans l'aventure furent les Américains. Ils ont proposé cette année une recette sauce californienne assez indigeste intitulée The Bridge et se situant à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. Presque en même temps, Français (Canal+) et Britanniques (Sky) décidaient de collaborer pour proposer une version se déroulant, non plus sur un pont mais dans le tunnel sous la Manche.

Trois cas, une histoire

Un cadavre est retrouvé posé exactement à la frontière entre les deux pays et la résolution du crime oblige un policier de chaque pays à collaborer avec son collègue d'en face.

La version originale danoise permettait de revoir Kim Bodnia l'un des acteurs fétiches de Nicholas Winding Refn (à ses débuts de réalisateur) aux cotés de Mads Mikkelsen dans le film Pusher . Le tandem qu'il constituait avec l'actrice Sofia Helin était un petit bijou de tension dramatique, de psychologie fine et d'humour froid. Cette relation donnait tout son sel à une fiction assise sur un solide suspense.

La version franco-britannique, que l'on doit à Dominik Moll (créateur de l'inquiétant film Harry, un ami qui vous veut du bien ) et à Ben Richards (scénariste de plusieurs épisodes de Spooks ), se montre d'une très grande fidélité à l'histoire de départ, la reprenant presque pas à pas. Clémence Poésy campe une inspectrice française rigide et peu sociable. Stephen Dillane (Game of Thrones ) est un inspecteur britannique pince sans rire et aimant un tout petit peu trop les femmes.

La complicité entre les deux personnages fonctionne à merveille, mais surtout elle s'enrichit de cette relation unique qui unit les Français et les Anglais, cet amour vache et cette méfiance réciproque d'une grande richesse pour la narration.

L'adaptation est au moins au niveau de la création d'origine. Loin d'apparaître comme une pâle copie, elle trouve dès les premières scènes son identité et l'affirme un peu plus à chaque épisode sans jamais trahir le récit. Tunnel était la série de l'automne, elle comble les attentes.

A partir du 11 novembre sur Canal+

Les cinq premières minutes.

 

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