Trop de sexe dans les séries ? Voici Masters of Sex
C'est ce que certains ont suggéré en détournant avec humour le slogan de
la chaîne à péage HBO soupçonnée de lorgner vers le porno soft. Ironie
du calendrier, la chaîne Showtime propose Masters of Sex , une série d'une grande intelligence.
La chaîne HBO qui a largement contribué au succès populaire des séries télé et qui fut l'artisan principal de leur troisième âge d'or entre la fin des années 1990 et le début des années 2000 a toujours proposé un ton très libre concernant les scènes impliquant la nudité. C'est le cas pour des productions récentes comme *Le Trône de Fer , Boardwalk Empire* ou encore True Blood .
Le réalisateur Alberto Belli a eu l'idée de détourner le célèbre slogan "It's Not TV, It's HBO " dans une petite vidéo virale baptisée "It's Not Porn, It's HBO ". Le succès a été immédiat. Le clip diffusé sur YouTube a été vu plus de trois millions de fois. Diffcile de dire si Belli a démontré que HBO abusait d'un artifice pour draîner des spectateurs ou s'il a confirmé que le terme de "sexe" est le plus efficace pour provoquer des "clics".
Quoi qu'il en soit, le phénomène n'est pas nouveau. Il avait commencé dès 1990 avec une série totalement oubliée, Dream On , diffusée sur HBO et dans laquelle le héros voyait les femmes dévêtues. Cela avait surpris la critique à l'époque qui avait cristalisé le feu roulant de ses remarques sur cet aspect, oubliant totalement le contenu de l'histoire. Pour l'anecdote, la série avait été conçue par Marta Kauffman et David Crane, les créateurs deFriends , apparue quatre ans plus tard.
Ce "buzz" est l'occasion de parler d'une série d'une grande intelligence qui a débuté dimanche sur la chaîne Showtime aux Etats-Unis. Cela s'intitule Masters of Sex et cela raconte l'étude que menèrent, à partir de 1957, le gynécologue américain William Masters et son assistante Virginia Johnson pour mieux comprendre la sexualité et les dysfonctionnements qui y sont parfois liés.
Le ton est d'une grande justesse, parfois sérieux et parfois drôle, quand cela est nécessaire, mais jamais racoleur et jamais ennuyeux en étant trop scientifique. Cette fiction pose les bonnes questions et rappelle que la sexualité demeure d'une grande complexité. Et qu'il n'existe pas de "méthode" ou de "technique", une précision d'une grande pertinence à une époque où la sexualité est représentée, notamment à travers la pornographie, d'une manière simplifiée à l'extrême.
Michael Sheen qui incarne le Dr. Masters et Lizzy Caplan qui est Virginia Johnon jouent à la perfection.
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