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Real Humans, un plaidoyer pour la tolérance

Arte diffuse à partir de ce jeudi soir la deuxième saison de la série suédoise "Real Humans" (Äkta Människor) racontant le quotidien de hubots, des robots ressemblant aux humains, au sein de la société des hommes. Dix épisodes qui posent des questions essentielles sur l'autre, le vivre ensemble, l'acceptation de la différence.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (L'amour peut réunir un humain et une hubot © Arte)

 La question de la relation entre l'homme et la machine existe depuis que l'homme a inventé la machine afin de faire accomplir à cette dernière les tâches qu'il ne souhaitait plus assumer parce qu'elles étaient trop fatigantes, trop répétitives, trop aliénantes et qu'elles ne lui apparaissaient plus dignes de lui ou plus conformes à l'état du progrés.

Real Humans avait fait beaucoup parler d'elle lors de sa première saison en peignant cette relation de domination/soumission entre l'être humain et le robot, fruit de son imagination, de sa maîtrise technique et preuve "vivante" de sa supériorité.

La question de la relation entre l'homme et l'humanoïde était au centre de ce premier chapitre avec comme corollaire le thème bien connu et souvent décliné de la révolte des machines. La saison 2 se montre beaucoup plus ambitieuse et beaucoup plus maîtrisée.

Ressemblance et dissemblance

Elle prend le parti de poser la question de la ressemblance et de la dissemblance, de la confusion de plus en plus grande qui peut exister entre les uns et les autres. Des humanoïdes tendent de plus en plus à ressembler à des humains et les humains cherchent à devenir des humanoïdes.

Les robots découvrent les sentiments, le sens de la responsabilité, l'appartenance à un groupe dont il convient de respecter les codes. Certains aspirent à devenir des citoyens, des parents, des individus intégrés et non plus des parias réduits à des fonction subalternes, des "personnes" de deuxième zone.

Les hommes découvrent la possibilité d'échapper à la finitude de leur corps. Ils imaginent transplanter leur esprit (leur âme ?) en le codant dans un robot qui aurait l'avantage d'être immortel. La tentation est celle de l'éternité. Là encore, le sujet n'est pas neuf mais il est abordé sous un jour nouveau.

L'homme est l'avenir de la machine

Il apparaît que les uns sont l'avenir des autres et inversement. La confusion est poussée très loin au point que le spectateur devient lui-même un défenseur des "droits" qui devraient être reconnus aux hubots. Le talent de la série est de faire apparaître les machines comme des hommes en devenir.

La série pose de nombreuses questions dérangeantes. Elle nous incite à réfléchir sur la notion de "l'autre". Qui est-il ? Représente-t-il vraiment une menace ? Comment vivre avec cet autre ? En l'intégrant ou en le combattant ?

Cette deuxième saison de Real Humans arrive à point nommé dans une Europe où prospèrent les courants xénophobes, prônant l'exclusion, le repli sur soi, exploitant la peur des électeurs, les incitant à recourir à leurs pulsions plutôt qu'à leur raison -autrement dit en réduisant sans cesse la part de l'humain chez l'homme et en le transformant en une machine à se défendre.

Real Humans est un plaidoyer pour la tolérance et la compréhension d'autrui. On se simplifie toujours l'existence à essayer d'apprendre plutôt qu'à rester camper sur ses certitudes et ses craintes.

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