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Les séries télé vous font du bien

Phénomène culturel depuis une dizaine d'années, les séries télé peinent toujours à être traitées sur le même plan que le cinéma ou la littérature. Devant la multiplication de leur nombre et les changements dans les modes de consommation, on n'hésite pas à parler d'addiction, un terme que l'on n'emploierait jamais pour le livre ou le grand écran. Quoi qu'en disent certains, les séries télé font du bien.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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L 'engouement observé à l'occasion du début de la quatrième saison de **Game of Thrones * la semaine passée est là pour en témoigner. Les séries télé provoquent une passion populaire digne de certains films (La Guerre des Etoiles ) ou certains livres (Harry Potter* ). Pourtant, ce qui semble être un comportement sain quand il s'agit de cinéma ou de littérature, devient une sorte de maladie lorsqu'il s'agit du petit écran.

Avoir vu tous les films de Stanley Kubrik, George Lucas ou Steven Spielberg est plutôt perçu comme un signe de salutaire curiosité, une démarche intellectuelle visant à enrichir sa propre culture. En revanche, se faire un marathon d'une saison de 24 Heures Chrono ou d'une saison du Trône de Fer relève de la dépendance et d'un comportement inhabituel.

Aimer les séries n'est pas une pathologie

Non, les séries télé ne rendent pas malade. Non, elles ne provoquent aucune intoxication. Oui, elles nous sociabilisent, oui elles participent à une culture commune et oui, elles nous font du bien parce qu'elles nous apportent ce dont nous avons besoin : du divertissement et de la réflexion. Elles nous racontent des histoires et aident notre imaginaire à voyager.

Les fictions télévisées ont repris la tradition des feuilletons du XIXème sicèle, elles nous accompagnent, elles grandissent et évoluent avec nous, comme l'explique le philosophe Thibaut de Saint-Maurice, auteur de deux ouvrages intitulés Philosophie en Séries . Elles nous interrogent sur le monde qui nous entourent. Le fait qu'elles soient diffusées sur le petit écran ne change rien à leur qualité. De toute façon, cela ne sera bientôt plus le cas.

Avec les nouvelles habitudes de consommation et les nouvelles offres qui se mettent en place, il sera possible dans un avenir proche de consommer ce qu'on veut, quand on veut, comme on veut. On n'est jamais trop libre quand il s'agit de choisir. Il n'y a rien de plus triste que les présentoirs vides d'une librairie ou les affiches jaunies d'un cinéma.

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