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"D." : Dreyfus enfin vengé

Cent dix-neuf ans après sa dégradation, son humiliation publique devant 20.000 personnes hurlant « à mort le juif », le capitaine Dreyfus est enfin vengé grâce à Robert Harris.
Article rédigé par Bertrand Dicale
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Plon)

C’est peut-être la plus célèbre erreur judiciaire de l’histoire de France. Souvenez-nous, le J’accuse de Zola dans la presse, et l’histoire scandaleuse de ce capitaine de l’armée innocent mais condamné au bagne à perpétuité, sur l’île du Diable, pour espionnage pour le compte des allemands, alors qu’il n’y était pour rien. Et qu’un autre, à côté, pourtant identifié, trahissait impunément.

 

L’affaire Dreyfus est devenue un roman, troussé par l’un des maîtres du suspense contemporains, et qui va en plus devenir un film. Le capitaine Dreyfus va devenir un héros du cinéma mondial.

 

Si Dreyfus est vengé ce n’est pas seulement parce qu’un livre et un film vont lui être consacré. Non c’est parce que ce n’est pas n’importe quel livre et pas n’importe quel film.

 

Le film, va être réalisé par Roman Polanski. C’est Polanski qui a apporté l’histoire à Harris, parce que Polanski veut depuis longtemps faire un film sur l’affaire Dreyfus. Sauf qu’en confiant le dossier à Robert Harris, il a permis que soit trouvé un angle fabuleux pour la raconter. Pour Harris en effet, il y a parmi les protagonistes de cette affaire Dreyfus l’ancêtre de ce que les américains appellent les lanceurs d’alerte, les whistleblowers, c’est-à-dire ceux qui se décident à affronter leur administration ou leur entreprise pour alerter les citoyens.

 

C’est un palpitant roman d’espionnage qui met en prise un homme seul face à sa hiérarchie. L’auteur respecte les faits car dans l’affaire Dreyfus, il n’y a rien à inventer. Tout y est : une victime innocente, mais juive, donc accusée de tous les maux, un officier gentleman qui se bat seul contre l’institution, et un véritable espion machiavélique qui œuvre dans l’ombre. Un mensonge d’état, un mensonge militaire, et de l’espionnage à tous les étages.

 

D. , de Robert Harris, traduit de l’anglais par Natalie Zimmermann, est publié chez Plon

 

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