Valérie Pécresse dit-elle vrai sur les économies de la carence chez les fonctionnaires ?
Vrai, avec beaucoup d'incertitudes
La première incertitude est ici. Les 200 millions dont parle Valérie Pécresse ne sont qu'une estimation faite fin 2011 par le gouvernement Fillon quand il a décidé d'instaurer une carence d'un jour pour les fonctionnaires. Il ne s'agit pas des économies réellement effectuées sur l'année 2012, première année d'application de cette mesure.
La seule chose qui semble certaine pour le ministère de la Fonction publique, c'est le total des économies pour la seule fonction publique d'Etat : 60 millions d'euros, c'est à dire le montant des retenues sur salaires effectivement effectuées en 2012 au titre de la carence. Pour le reste (fonction publique hospitalière et fonction publique territoriale), il n'y a pas de bilan officiel.
L'hôpital
Ce qui n'empêche pas Valérie Pécresse de parler de 70 millions économisés pour l'hôpital.
Le chiffre vient de toute évidence de la Fédération hospitalière de France. Ces 70 millions ne sont pas le résultat des économies mais une estimation là encore. La Fédération a menée deux enquêtes en septembre dernier et en février 2013 sur un échantillon d'établissement (entre 20% et 24%). En constatant l'économie dans les hôpitaux étudiés, la Fédération a extrapolé pour l'ensemble des 1.200 établissements de santé publique de France et est arrivée aux 70 millions d'économies en question. Là encore l'incertitude est de mise.
Absentéisme
Valérie Pécresse affirme que la carence fait baisser l'absentéisme. En clair, la perspective de perdre une journée de revenu décourage les arrêts de travail très courts.
C'est vrai, mais l'ampleur de la baisse des arrêts de travail est là-aussi difficile à mesurer. La Fédération des hôpitaux parle d'un recul de 3% à 7% de l'absentéisme grâce à la carence en se basant là encore sur son étude partielle.
Le ministère de la Santé est beaucoup plus prudent en rappelant que la carence est récente et qu'il n'a pas encore suffisamment de recul pour tirer de conclusions. Les premiers éléments montrent juste une baisse modeste du taux d'absentéisme, de 0,2 à 0,3 %.
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