OQTF, bouclier tarifaire, smic... On a vérifié trois déclarations d'Emmanuel Macron lors de l'émission "L'Evènement"

Inflation, retraites, travail, oppositions, immigration... Emmanuel Macron a été interviewé pendant plus d'une heure mercredi 26 octobre sur France 2. La cellule Vrai du faux a vérifié plusieurs de ses affirmations. 

Eloignements forcés : "Quand je regarde ces dernières années, avant le Covid, on est passé de 13 000 à 14 000 et même à 19 000. On a nettement amélioré, c'est le Covid qui nous a mis un coup d'arrêt" 

Les chiffres avancés par le chef de l'Etat sont exacts. Selon le ministère de l'Intérieur, il y a bien eu une hausse des retours forcés jusqu'en 2019, puis une chute brutale au moment du Covid. Cela s'explique notamment par les frontières qui ont été fermées, il y a eu aussi moins de vols commerciaux. La pandémie a clairement compliqué les retours, estime un rapport du Sénat. Cependant, contrairement à ce que dit Emmanuel Macron, ce n'est pas la seule explication. Avant le covid, les taux d'exécutions des OQTF étaient déjà faibles, autour de 15%. Le rapport du Sénat parle "d'obstacles structurels", notamment un manque de coopération de certains pays. 

Bouclier tarifaire : "Là où il y aurait du y avoir 100% de hausse sur l'électricité et le gaz, ce sera 15% "

C'est vrai pour le gaz et faux pour l'électricité, d'après une étude de l'Insee publiée en septembre. Sans le bouclier tarifaire, la hausse des tarifs réglementés entre avril 2021 et avril 2022 aurait été de 105% pour le gaz. En revanche c'est moins pour l'électricité puisque sans le gel des prix, la facture se serait alourdie de 37%. 

D'après l'Insee, le bouclier tarifaire a contenu nettement la flambée des prix depuis un an. En l’absence de cette mesure, l’inflation entre les deuxièmes trimestres de 2021 et 2022 aurait été 3,1 points plus élevée note l'institut de la statistique. 

A partir du 1er janvier prochain, le dispositif va évoluer. Les tarifs réglementés du gaz et de l'électricité augmenteront de 15%.

Salaire minimun : "Le smic cette année a augmenté de plus de 8%"

C'est vrai, le smic a bien augmenté de presque 8% après avoir connu quatre augmentations ces douze derniers mois. Le salaire minimum est passé de 1 250 euros net à 1 330 euros. Il s'agit de revalorisations automatiques prévues par la loi en raison de l'inflation. Le smic est augmenté mécaniquement en cours d'année du montant de l'inflation (calculé pour les 20% des ménages ayant les revenus les plus faibles) si celui-ci dépasse 2% par rapport à la dernière hausse.