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Obligation vaccinale : combien de pompiers non-vaccinés ont été suspendus ?

Alors que les députés Nupes et RN appellent à réintégrer les soignants non-vaccinés, le patron des députés LR demande au gouvernement de réfléchir a minima au périmètre de l'obligation vaccinale. Il juge notamment "pas sérieux" la suspension toujours en cours des pompiers.

Article rédigé par franceinfo, Joanna Yakin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 120 min
Un sapeur-pompier à Saint-Etienne (Loire) (MAXPPP)

"Aujourd'hui, on interdit aux pompiers par exemple d'exercer, tout cela n'est pas sérieux", s'est désolé le chef de file des députés Les Républicains, Olivier Marleix, interrogé mercredi 13 juillet, sur Sud Radio. Alors que la réintégration des soignants fait partie des combats menés par le RN et la France Insoumise, l'élu LR appelle pour sa part le gouvernement à s'interroger a minima sur l'étendue de l'obligation vaccinale visant les professionnels. "Un pompier non-vacciné aujourd'hui on a besoin de lui sur le terrain", a-t-il estimé.

Très peu de pompiers non-vaccinés

D'après les CGT des SDIS (Service départemental d'incendie et de secours), début octobre, environ 140 sapeurs pompiers professionnels étaient suspendus faute de vaccination contre le Covid et autour de 5000 pompiers volontaires. Concrètement, cela représenterait à peine plus de 2% de l'effectif total. Ce chiffre est toutefois à prendre avec précaution : le décompte des pompiers professionnels suspendus ne correspond qu'aux personnes ayant reçu une notification administrative de suspension. Ainsi, certains pompiers non-vaccinés peuvent ne pas être comptabilisés simplement parce qu'ils sont sous un autre statut au moment du recensement, comme en arrêt maladie par exemple. 

À l'inverse, si le chiffre de 5 000 pompiers volontaires suspendus peut paraître conséquent, il tient de préciser qu'il s'agit ici de comptabiliser les pompiers n'ayant pas communiqué leur statut vaccinal. Or, certains pompiers volontaires peuvent ne pas se manifester auprès de leur employeur simplement parce qu'ils ne sont pas disponibles pour partir en intervention. Cette "rupture de contact", entraîne donc automatiquement leur suspension. D'autre part, ces chiffres sont très variables d'une région à l'autre. À Paris, par exemple, les pompiers, sous statut militaire, sont quasiment tous vaccinés, d'après la CGT. Tandis que dans le Sud-Est de la France, la vaccination des pompiers a été un peu plus compliquée, rapporte le syndicat.

Des besoins "sans commune mesure avec le nombre d'agents suspendus"

D'après la CGT, l'absence de ces pompiers suspendus a peu d'impact sur le terrain. Plus précisément, même si ce suspensions ont pu accentuer des difficultés localement, le syndicat rappelle que le manque de moyens chez les pompiers existait avant ces sanctions. Ainsi, d'après Sébastien Delavoux, porte-parole de la CGT SDIS, "les besoins sont sans commune mesure avec le nombre d'agents suspendus". Le syndicaliste estime qu'il faudrait recruter plusieurs milliers de pompiers professionnels supplémentaires pour parer aux difficultés. La CGT n'appelle d'ailleurs pas forcément à la réintégration des pompiers suspendus qui "pourrait créer des tensions vu qu'un certain nombre d'agents se sont fait vaccinés à cause de la contrainte de la suspension".

Le syndicat appelle plutôt à repenser entièrement la sécurité civile en France et dénonce "un système qui ne marche plus". Un exemple : le délai moyen d'intervention des pompiers ne cesse de s'allonger. D'après les statistiques du ministère de l'Intérieur, on met déjà deux minutes de plus qu'il y a quatre ans à voir arriver le premier véhicule de secours.

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