Les fausses rumeurs autour de l'attaque de la Goutte d'Or
Dans les minutes qui ont suivi l'attaque contre les policiers devant le commissariat de la Goutte d'Or à Paris et la mort de l'assaillant, dont on ne connaît pas à l’heure actuelle l’identité, les réseaux sociaux lui en ont trouvé une. Très vite sur Twitter, un peu avant 13h, cet inconnu est devenu… Salah Abdeslam, auteur présumé des attentats du 13 novembre à Paris, toujours recherché par les autorités françaises.
Comment les internautes en sont-ils arrivés à cette fausse conclusion ? D'abord, il y a eu des vraies informations. L’une des premières à tweeter, c’est une journaliste du New York Times qui poste une photo de l’homme abattu. Photo prise d’un immeuble en face du commissariat.
Un homme vient de se faire descendre devant le commissariat de police de Barbes (il y a 10 min).
— Anna Polonyi (@akilincs) January 7, 2016
Et là, rapidement, la machine s’emballe. La photo est reprise, notamment par le compte d’un certain Eric Abadou (un pseudo évidemment, qui rappelle le nom de la chanteuse Erykah Badu). Et pourtant, les internautes vont croire à son tweet qui dit ceci en citant l’AFP : “L’homme abattu est Salah Abdeslam”.
Biographie modifiée
Cet internaute est même allé plus loin en modifiant sa propre biographie sur le réseau social pour donner plus de crédibilité à ses propos, se présentant comme “journaliste société/médias” à l’Agence France Presse. Evidemment, il n’est pas journaliste à l’AFP et cette dernière n’a jamais donné cette information sur Salah Abdeslam. Mais le mal est fait. L’information est reprise, relayée, partagée par de nombreux utilisateurs du réseau social.
Le hashtag #salahabdeslam est même rapidement devenu l’un des sujets les plus populaires sur le réseau social et la fausse rumeur a ainsi tournée des milliers de fois. Des tweets parfois interrogateurs ? D’autres très affirmatifs, montrant une photo grossie de l’homme abattu devant le commissariat -celle-là même publiée par la journaliste du New York Times, et la comparant à l’avis de recherche du terroriste présumé.
L’AFP a elle-même du intervenir, toujours sur Twitter. Elle a posté un message très clair :
Un compte d'un faux journaliste de l'AFP diffuse des intoxs. Ne tenez compte que des informations diffusées/retweetées par @afpfr .
— Agence France-Presse (@afpfr) January 7, 2016
Ce démenti de l'AFP n'a dans un premier temps pas perturbé l'internaute. Il n’a pas modifié sa biographie où il était toujours indiqué sa fausse fonction de journaliste. Et même après s’être fait interpeller par plusieurs internautes, il a publié un autre message, prétendant que le compte Twitter de l’AFP était un faux et que lui était bel et bien “grand reporter”. Pas forcément du meilleur goût dans les circonstances actuelles. Ce vendredi matin, son compte a été suspendu par Twitter.
Une autre fausse rumeur, largement relayée, est celle d'un complice en fuite et recherchée par la police. Là encore, c'est parti de plusieurs tweets sans aucun fondement. La police n'a d'ailleurs jamais confirmé cette information. Plus que jamais, pensez à vérifier les informations que vous relayez...
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