Le vrai du faux. Non, la libéralisation des marchés du gaz et de l'électricité n'a pas fait flamber les prix de 70%
Gérald Roux passe au crible des faits repérés dans les médias et sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, les déclarations de Florian Philippot sur la hausse des tarifs du gaz et de l'électricité après l'ouverture à la concurrence.
Alors que le gouvernement a présenté aux syndicats de la SNCF le calendrier concernant l'ouverture à la concurrence, Florian Philippot a alerté sur une probable flambée des prix des billets de train une fois le marché ouvert. Pour appuyer son propos, le président du mouvement Les Patriotes a comparé avec la variation des prix constatée après la libéralisation des marchés du gaz et de l'électricité. "On parle de quoi dans cette réforme [de la SNCF, ndlr] ? On parle de la libéralisation. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire augmentation des tarifs pour les usagers. Je rappelle que quand on a libéralisé le gaz et l'électricité, les gens ont payé 70% plus cher."
C'est faux. Selon les chiffres de la Commission de régulation de l'énergie, les tarifs réglementés de l'électricité - utilisés comme référence puisqu'ils concernent 85% des foyers français restés fidèles aux fournisseurs historiques comme EDF ou Engie - ont grimpé de 25% depuis l'ouverture à la concurrence en juillet 2007. Et pas 70% comme l'affirme Florian Philippot. Et surtout, il n'y a pas eu de hausse subite au lendemain de la libéralisation puisqu'il a fallu attendre un an (août 2008) pour voir la première hausse de l'électricité... 2%.
Concernant le gaz, l'opérateur historique Engie occupe encore plus de 50% du marché. Là, le tarif a augmenté de 52%. C'est plus douloureux... même si l'on n'atteint pas les 70% de Florian Philippot. Il faut savoir que le tarif du gaz fluctue fortement en suivant les aléas des cours mondiaux du gaz et du pétrole. Il y a eu des périodes terribles, notamment entre 2008 et fin 2012 avec une hausse cumulée de 60% en 5 ans, mais la variation des cours s'est calmée par la suite.
Pour les trains : prix en baisse en Italie, en hausse outre-Manche
À propos d'une éventuelle hausse des billets de train en France, il est difficile d'établir un pronostic fiable. En Italie, où il y a eu ouverture du marché (avec toujours un opérateur public), les prix ont baissé de 40% en moyenne sur les lignes à grande vitesse. En Grande-Bretagne, où l'entreprise nationale a été privatisée, les billets sont en moyenne 30% plus élevés qu'en France.
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