Le vrai du faux. Mondiaux de cyclisme en Australie : la fédération française de cyclisme était-elle obligée de faire voyager ses champions en classe affaire ?
C'est la polémique qui secoue la fédération de cyclisme depuis le début des championnats du monde en Australie. La FFC assume d'avoir fait voyager ses neuf coureurs professionnels masculins en classe affaire, alors que les sept femmes de la même catégorie ont voyagé en classe éco.
Le voyage de l'équipe de France masculine de cyclisme vers les championnats du monde en Autralie sont critiqués depuis le début de la compétition, le 18 septembre 2022. La Fédération française de cyclisme a en effet choisi de faire voyager ses neuf coureurs professionnels masculins en classe affaire alors que les sept femmes de la même catégorie ont voyagé en classe éco.
>> Mondiaux de cyclisme en Australie : le voyage de l'équipe masculine a coûté 49 635 euros
La FFC assume et défend ce choix. "Ca coûte très très cher", a notamment défendu le directeur technique national Christophe Manin auprès de l'AFP. "On n'a pas les moyens de mettre tout le monde en business", a-t-il ajouté. Le DTN a par ailleurs avancé un argument portant sur les résultats sportifs des différents coureurs : "pour les hommes, ça fait deux ans qu'on est champions du monde. On y va vraiment pour gagner, alors qu'on est plus en position d'outsiders chez les filles". Si le coût du voyage en Australie est effectivement un problème pointé du doigt par plusieurs fédérations, d'autres pays ont toutefois fait un autre choix pour réaliser des économies.
49 635 euros pour les billets des neuf coureurs en classe affaire
Interrogé sur le montant du voyage pour l'Australie, Christophe Manin avance que le billet en classe affaire a coûté 5515 euros contre 1510 euros en classe éco. La fédération a dû acheter 53 billets d'avion au total dont 44 en classe éco et 9 en classe affaire, soit 116 075 euros de billets d'avion dont 49 635 euros, rien que pour les coureurs de la catégorie Elite Hommes Professionnels. Chistophe Manin souligne qu'il a notamment fallu ajouter à cela "d'importants suppléments bagages pour transporter tout le matériel" ainsi que 300 euros par personne pour les visas. Une facture effectivement salée rien que pour effectuer le trajet vers l'Australie, "tous frais pris en charge par la FFC contrairement à d'autres fédérations", argumente le directeur technique national. D'autres pays, confrontés à ce problème de coût, ont effectivement fait d'autres choix pour ces championnats du monde.
L'Irlande a renoncé, la Belgique a mis tout le monde en classe éco
L'Irlande a renoncé à participer à ces championnats du monde en Australie, "face à l'augmentation des prix pour les billets d'avion et l'hébergement", explique-t-elle sur son site internet, "la compétition en Australie étendra nos ressources bien au-delà de ce qui a été prévu cette année". Un choix stratégique motivé aussi par le fait que la fédération irlandaise n'était pas du tout assurée de remporter une épreuve en Australie. La Belgique, elle, a pris le parti de mettre tout le monde en classe éco, laissant aux joueurs la possibilité d'être surclassés dans l'avion a condition de mettre eux même la main à la poche, ce qui n'a d'ailleurs pas plu au champion belge Wout van Aert. De son côté, la fédération canadienne a fait le choix encore plus radical de demander aux coureurs de payer eux-mêmes leurs billets d'avion.
I’ll still need to put a lot of money in my bags though…
— Wout van Aert (@WoutvanAert) September 9, 2022
8000€ for a business class upgrade (one-way!) instead of promised 3500€ for a retour ticket https://t.co/ghTIiVJlS3
Du côté de la fédération française, les femmes ne sont toutefois pas complètement les seules à avoir voyagé en éco. Les Juniors et le staff ont aussi voyagé à prix bas comme le coach Thomas Voeckler. Pour faire des économies, certains membres de la fédération n'ont par ailleurs même pas pris part au voyage, comme c'est le cas du directeur technique national assure la fédération.
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