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Le vrai du faux. Les policiers et les gendarmes doivent-ils avoir le visage découvert lorsqu'ils sont en opération de maintien de l'ordre ?

Le député La France insoumise Thomas Porte affirme que "les policiers doivent avoir le visage découvert' lorsqu'ils sont en opération de maintien de l'ordre. C'est exact, mais la cagoule est tolérée pour des raisons de sécurité. 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des policiers membres de la Brav-M, à Paris, le 23 mars 2023. (JULIEN MATTIA / LE PICTORIUM / MAXPPP)

Thomas Porte, un député La France Insoumise, a suivi les policiers de la Brav-M jeudi 6 avril 2023 à Paris, lors de la dernière journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Sur Sud Radio, le 10 avril, il a indiqué que beaucoup d'entre eux n'étaient pas en règle, car ils ne pouvaient pas être identifiés, notamment à cause de leur cagoule : "Pour les policiers de la Brav-M, quasiment les 3/4 étaient cagoulés, ce que le schéma du maintien de l'ordre interdit. Les policiers doivent avoir le visage découvert".

Le schéma du maintien de l'ordre, qui encadre l'action de la police pendant les manifestations, stipule en effet que "le port de la cagoule pour les personnels des unités intervenant en maintien de l'ordre est proscrit", comme on peut le lire page 23. La cagoule est donc interdite, pour garantir l'identification des policiers ou des gendarmes en cas d'éventuels débordements.

Des cagoules ignifugées autorisées

De nombreux de policiers et gendarmes portent tout de même la cagoule pendant les manifestations. La police nationale met en avant des raisons de sécurité : ils peuvent porter des cagoules ignifugées au cas où ils seraient ciblés par des cocktails molotov. Par ailleurs, certaines unités sont à moto - c'est le cas de la Brav-M - et les policiers portent donc des cagoules de motards. Il est difficile dans ces conditions de les obliger à les retirer.

Pour identifier ces agents, il reste plusieurs possibilités. Leur numéro d'identification, le RIO, qui est obligatoire, même si les policiers ne le portent pas toujours. Il y a aussi les bandes sur les casques : elles sont jaunes pour les CRS, bleues pour la sécurité publique. Enfin, le numéro de leur unité doit apparaître sur leur dos, mais ce processus est en cours de généralisation.

Une nouvelle doctrine sur la cagoule depuis 2017

Aujourd'hui, plusieurs brigades sont autorisées à porter en permanence la cagoule, qui leur servent spécifiquement à se cacher le visage pour protéger leur identité. Il s'agit par exemple les brigades d'interventions du Raid et de la BRI, ou encore les services de l'antiterrorisme.

Mais la doctrine a un peu changé après l'attentat de Magnanville, quand un couple de policiers a été tué à son domicile des Yvelines. L'année suivante, en 2017, la direction de la police nationale a diffusé une note interne autorisant les policiers à porter une cagoule pour des opérations autres que terroristes. "La note sur le port de la cagoule préconise un usage de cette technique 'à titre exceptionnel', pour préserver l'anonymat des fonctionnaires. Le port de la cagoule doit répondre à une instruction expresse de l’autorité hiérarchique des effectifs engagés", indique la police nationale. 

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