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Le chômage est-il à l'origine de 14 000 morts par an en France ?

Selon le député La France insoumise Adrien Quatennens, les chômeurs sont plus exposés aux problèmes de santé. Il affirme que 14 000 personnes en France meurent à cause du chômage. 

Article rédigé par franceinfo, Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une agence pôle emploi à Paris.  (LÉA GUEDJ / RADIOFRANCE)

Est-ce que le chômage tue en France ? Oui, selon le député insoumis Adrien Quatennens. Il a déclaré mercredi 6 novembre sur BFM TV que, malgré la baisse du nombre de chômeurs, "la réalité sociale c'est que le chômage tue, 14 000 personnes meurent du chômage par an dans ce pays". Une affirmation qui s'avère partiellement fausse, la cellule Vrai du Faux vous explique pourquoi. 

Peu d'études en France sur la santé des chômeurs 

Adrien Quatennens se base sur une étude de l'institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiée en 2015. Cette étude affirme que les chômeurs sont plus exposés aux accidents cardio-vasculaires et aux cancers. La mortalité est même trois fois plus élevée que chez les actifs, et par extrapolation, l'Inserm évoque la mort de 10 000 à 14 000 personnes par an en France. 

Sauf que Pierre Meneton, le scientifique qui a dirigé cette étude, joint par franceinfo, appelle à relativiser ce constat. Selon lui, il est impossible de faire un bilan chiffré précis. Il évoque plusieurs raisons, notamment la difficulté de prouver formellement qu'une maladie est survenue à cause d'une période de chômage, alors qu'elle pourrait être liée aux conditions de travail avant la perte d'emploi par exemple. Surtout, l'échantillon de Français analysé pour cette étude, soit 12 000 personnes, est loin d'être représentatif de la population française selon l'Inserm.

Le chômage a bien un impact sur la santé 

Si l'étude extrapole sur le nombre de Français touchés, elle suggère que le chômage peut être une cause de mortalité et, même potentiellement, un problème de santé publique. La faute notamment à la sédentarité, aux problèmes de sommeil ou encore à une dépression. 

Chez nos voisins en Allemagne, aux États-Unis et dans les pays scandinaves, plusieurs publications ont déjà fait un lien entre chômage et difficultés de santé. En France, seules quelques études sont parues. Cependant, l'Inserm travaille toujours sur le sujet. Depuis cinq ans, 200 000 personnes sont suivies chaque année. Un échantillon qui, cette fois, sera plus représentatif de la population française et qui devrait donner des chiffres plus précis d'ici l'an prochain.

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