Cet article date de plus de neuf ans.

"La moitié des déplacés dans le monde à cause du climat" ?

Le problème des migrants n'est pas seulement lié au conflit d'après Ségolène Royal. La ministre de l'Ecologie affirme que la moitié des déplacements de population est liée à des raisons climatiques.
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Ségolène Royal affirme que la moitié des mouvements de population est liée au climat © Maxppp)

Il n’existe pas de chiffre global, tout type de facteurs confondus, des mouvements de populations à l'échelle du monde. C’est donc tout simplement impossible de savoir ce que représente les déplacés climatiques sur ce total.

Comparaison déplacés climatiques / déplacés de guerre

Par contre, d'après les chiffres annuels du Centre de surveillance des déplacements internes, 17 millions de personnes ont été forcées de quitter leur logement pour des raisons climatiques. Pour donner un ordre de grandeur, la même année, quelque 60 millions de personnes ont fuit les conflits l’an dernier, d'après le Haut commissariat pour les réfugiés.

Ceci dit, 2014 a été une année exceptionnelle pour le nombre de déplacés comptabilisé par le HCR. Mais même sur les sept dernières années, la moyenne anunelle des déplacés climatiques n'atteint pas la moitié des déplacés pour  cause de conflits : 46.7 millions contre 22.5 millions de personnes. 

{% embed infogram total_personnes_deplacees__raisons_climatiques" style="color:#acacac;text-decoration:none;"> Total personnes déplacées / raisons climatiques | Create infographics %} Une comparaison qui reste cependant fragile puisqu'elle met en miroir un flux (déplacés climatiques) avec un stock (déplacés en raison de conflits).

De la difficulté du chiffrage...

Il y aurait donc environ 47.000 déplacés chaque jour en raison du climat dans le monde, surtout à cause d'inondations ou de tempêtes.

La plupart du temps, cela concerne des habitants d’Amérique du Sud, d’Afrique ou d’Asie. Plus précisément, dans des pays où les habitants n’ont pas forcément les infrastructures nécessaires pour résister aux évènements climatiques.

Il faut malgré tout prendre ces chiffres avec précaution. D'abord parce qu'ils ne comptent que les personnes qui quittent leur domicile. Or certains déplacés rentrent chez eux après quelques jours et d'autres ne reviennent jamais.

Ensuite, les départs peuvent être liés à plusieurs facteurs. En Syrie par exemple, le début de la guerre civile correspond aussi à une sécheresse record dans le pays.

Enfin, seuls les évènements climatiques sont pris en compte. Les chiffres ne prennent pas en compte les évolutions plus lentes du climat comme la montée des eaux.

Sources

Estimations globales 2015 : personnes déplacées pour raison climatique, IDMC, juillet 2015

Migrations et changements climatiques, Organisation mondiale pour les migrations, 2008

Faire le lien entre mobilité, désastres et réduction des risques, HCR, septembre 2014

Le monde en guerre, tendances 2014, HCR 2015

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.