L'épidémie de Covid-19 progresse-t-elle plus vite que jamais en Ile-de-France ?
L'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, affirme avoir eu connaissance que l'épidémie connaissait une accélération encore "jamais vue" dans la région parisienne.
"J'ai eu un médecin récemment au téléphone, qui me disait qu'il n'avait jamais vu une accélération de l'épidémie de cette nature dans la région Ile-de-France en ce moment", a déclaré l'ancien Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, interrogé mercredi 21 octobre sur Cnews. Les données à notre disposition ne permettent pourtant pas de faire de constat.
Pas de taux d'incidence pour la première vague
Pour mesurer la vitesse de propagation d'une épidémie, l'Agence régionale de Santé (ARS) d'Ile-de-France rappelle qu'il faut observer le taux d'incidence, c'est à dire le nombre de nouveaux cas sur une période donnée. En l'occurence, l'observation de la propagation du virus Covid-19 se fait sur une semaine. Au 21 octobre, ce taux d'incidence en Ile-de-France était autour de 400 pour 100 000 habitants. Ce taux est très haut et effectivement inquiétant, en revanche, il est impossible d'affirmer qu'il constitue un record pour la région.
La comparaison avec la vitesse de propagation du virus lors de la première vague est impossible car nous ne disposons pas du taux d'incidence du printemps. La raison est simple : la population n'était pas testée au début de l'épidémie, tandis qu'aujourd'hui, de nombreuses personnes se font tester, aussi bien celles qui présentent des symptômes que celles qui sont asymptomatiques.
Les admissions en réanimation moins importantes qu'en avril
Au pic de la première vague dans les hôpitaux d'Ile-de-France (le 8 avril), on comptait environ 300 nouveaux patients chaque jour en réanimation. Or, le 21 octobre, "seuls" 64 nouveaux patients étaient recensés en réanimation par rapport à la veille.
L'ARS d'Ile-de-France donne une image pour illustrer la situation actuelle : "Lors de la première vague, nous étions sur un tsunami, là c'est une inondation." Autrement dit, la situation est inquiétante mais moins violente qu'au printemps. Les indicateurs grimpent continuellement, constate l'ARS IDF, et l'inquiétude réside dans le fait qu'on ne sait pas jusqu'où grimpera l'épidémie.
Les voyants au rouge dans tout le pays
En réalité, c'est dans l'ensemble du pays que la situation est inquiétante. Selon Santé Publique France, le taux d'incidence grimpe encore plus vite dans la région Auvergne-Rhône-Alpes qu'en région parisienne. Au 17 octobre, la métropole de Saint Etienne affichait 716 cas pour 100 000 habitants sur une semaine, soit plus que dans n'importe quelle autre agglomération. Dans l'Eurométropole de Strasbourg, ce taux d'incidence "double chaque semaine" selon l'ARS du Grand est. Le Premier ministre a également annoncé qu'il dévoilerait le 22 octobre les noms de nouveaux départements en passe de rejoindre la liste des zones en alerte maximale.
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