L'application TousAntiCovid va-t-elle conserver nos données pendant 20 ans ?
Des internautes fulminent sur les réseaux sociaux, pensant que l'application qu'ils ont téléchargée sur leur téléphone va conserver leurs données pendant deux décennies. C'est faux.
C'est l'histoire d'un gros malentendu. Des internautes partagent des messages en ce moment sur les réseaux sociaux en se sentant floués par l'application TousAntiCovid. Certains pensent que cette application - que le gouvernement nous avait fortement incités à télécharger pour lutter contre l'épidémie de Covid-19 - va finalement conserver nos données personnelles pendant 20 ans. Mais ce n'est pourtant pas au programme.
Une erreur dans un tweet
Le quiproquo provient notamment du tweet rédigé par un ancien journaliste parlementaire le 11 mai 2021.
#DirectAN en ce moment en séance, on discute d'un article qui va permettre de conserver 20 ans les données de #StopCovid, celles qui étaient censées être supprimées fin 2021...
— Samuel Le Goff (@S_LeGoff) May 11, 2021
Ce jour-là, à l'Assemblée, les députés votaient le projet de loi de sortie de l'état d'urgence prévoyant notamment le fameux pass sanitaire. Mais les députés ont également été amenés à débattre de l'article 5. Dans son tweet, l'ex-journaliste dit que l'"on discute d'un article qui va permettre de conserver 20 ans les données de #StopCovid..." Sauf que ce n'est pas du tout de l'appli Stopcovid dont il s'agit (qui s'appelle d'ailleurs désormais TousAntiCovid). Les débats portaient sur la prolongation de la conservation des données santé contenues dans deux fichiers utilisés, notamment, par la sécurité sociale : le SI DEP et Contact Covid, soit des outils que personne n'a dans sa poche.
Un article très débattu
Ces données-là, en revanche, devaient bel et bien n'être gardées que jusqu'à la fin de l'année. L'article 5 permet de prolonger leur conservation pendant 20 ans. Un débat a donc eu lieu à l'Assemblée sur ce point. Côté gouvernement, on explique la nécessité de garder ces données pour la connaissance médicale. Selon les défenseurs de l'article 5, ces données ne serviront qu'à la recherche ou la surveillance épidémiologique. Dans l'opposition, au contraire, on craint pour la sécurité de ces informations avec un risque de piratage ou de marchandisation. Des députés ont notamment rappelé que ces données ne sont pas anonymes mais seulement pseudonymisées, ce qui signifie pour faire simple qu'il reste, techniquement, toujours une possibilité d'identifier les personnes.
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