Vrai.L'indicateur qui le montre est lepourcentage de votes auxquels Jean-Luc Mélenchon a participé — car le vote parprocuration n'est pas autorisé. Le leader du Front de gauche était présent pour61 % des votes, selon les statistiques de VoteWatch (un indicateur créé par l'organisme European Policy Center), ce qui le place aurang 731 sur 754 députés.Un bien mauvais point, c'est vrai, mais ce n'est pasl'indicateur le plus révélateur de l'activité ou du poids d'un eurodéputé : onva le voir un peu plus loin.Cela dit, y a-r-il encore plusmauvais élève que Mélenchon ? Oui : Jean-Marie Le Pen (734e), Eva Joly (738e) ou encoreHarlem Désir, le patron du PS (740e). Dans le Top 100 de l'absentéisme des eurodéputés, on trouve douze Français, alorsqu'on n'en dénombre que cinq dans le Top 100 des plus assidus. Notons que sur cescinq meilleurs élèves, quatre ne cumulent pas d'autre mandat, à la différence de près de la moitié des eurodéputés français.Comment peser à Strasbourg ?Difficile de peser à Strasbourgquand on n'y est pas. Mais ce n'est pas parce qu'on y est qu'on y pèseforcément.En réalité, pour jouer un rôle, il faut réussir à décrocher larédaction de rapports. Idéalement de rapports législatifs (ceux qui vont faireévoluer la loi européenne) et dans des commissions qui relèvent de lacompétence de l'Union : budget, emploi-affaires sociale, agriculture, parexemple. En quatre années, combien de rapports Jean-Luc Mélenchon a-t-il portés ? Zéro.José Bové : cinq.Autre moyen de prendre de lastature à Strasbourg : décrocher une présidence ou une vice-présidence decommission, comme Alain Lamassoure, Eva Joly ou encore José Bové. Car ce sont cespersonnalités qui vont ensuite attribuer la cinquantaine de rapportslégislatifs produits chaque année.Et dans ce mode de fonctionnement,les grands partis politiques — droite, gauche et dans une moindre mesure,centre et Verts — vont s'attribuer les rapports les plus importants. Quand on représente un plus petit groupe, comme l'extrême-gauche ou l'extrême-droite, l'on peut se permettre quelques éclats de voix à la tribune pour le journal de 20 heures, mais l'on ne peut guèrepeser sur la politique européenne qui se joue surtout en coulisses.A lire aussi : Rapport de la Fondation Robert Schuman sur la présence des Français au sein des institutions européennes