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Jean Glavany dit-il vrai sur les revenus des céréaliers ?

L'ancien ministre socialiste de l'Agriculture affirme que les producteurs de céréales sont "les plus subventionnés. 80% des primes vont à 20 % des plus gros agriculteurs. C'est un scandale". Vrai ou faux ? Réponse ici. 
Article rédigé par Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
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Faux

D'après l'actuel ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, 55% des subventions européennes vont à 20% des plus gros bénéficiaires. En fait, le rapport 80/20 cité par Jean Glavany  concerne l'ensemble de l'Europe.

Grosses fermes, grosses aides

Reste que le chiffre de 55% est important et confirme que les grandes exploitations, céréalières en tête, touchent une grande part des aides.
L'explication vient du fait que les aides sont calculées depuis longtemps sur la taille des exploitations agricoles et leur rendement à l'hectare. Avec un gros rendement sur une grosse propriété, il y a un effet multiplicateur et tout de suite beaucoup d'argent.

Sans compter que les aides de l'Europe tombent tout le temps,  que les années soient bonnes ou pas. Depuis six ans, les cours mondiaux des céréales ont explosé. En dehors de l'année 2009 qui a été moins bonne, les céréales se sont donc vendues cher sur les marchés. Ce qui a rapporté beaucoup aux producteurs.

Revenus élevés

Les revenus des céréaliers sont effectivement élevés. D'après les statistiques du ministère de l'Agriculture (années 2010, 2011, 2012), le revenu moyen des céréaliers a été 60.000 euros, contre 27.000 euros pour les éleveurs bovins et 18.600 euros pour les éleveurs ovins et caprins.
En région parisienne, où se trouvent de grandes exploitations céréalières, le revenu moyen oscille entre 90.000 et 104.000 euros par an et dans les Pyrénées-Orientales par exemple entre 13.600 et 20.000 euros.

France première bénéficiaire de la PAC

Avec la plus grosse agriculture d'Europe, c'est elle qui touche le plus d'argent de la PAC. En 2011, elle a engrangé environ 10 milliards d'euros. Pour la période 2014-2020, le budget de la France reculera de 2%. Et surtout, les aides iront moins fortement aux grandes exploitations. Les petites exploitations et les éleveurs toucheront plus. Au total, un milliard d'euros supplémentaires chaque année. Autant d'argent qui n'ira plus aux céréaliers.

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