Cet article date de plus de dix ans.

Emmanuel Macron et la libéralisation des transports en autocars en Allemagne

Selon le ministre de l'Economie, la libéralisation du secteur des transports par autocars, qu'il souhaite en France, est un franc succès chez nos voisins allemands. Emmanuel Macron affirme qu'"il y avait trois millions environ de voyageurs, ils sont huit millions aujourd'hui et ils ont créé à peu près 10.000 emplois dans le secteur". Vrai ou faux ?
Article rédigé par Antoine Krempf
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Emmanuel Macron dit-il vrai sur la libéralisation du secteur des transports en autocars en Allemagne ? © MAXPPP)

La mesure a beaucoup fait réagir. En conseil des ministres, Emmanuel Macron a défendu, mercredi, un assouplissement de la dérèglementation du secteur des transports par autocars. Le ministre de l'Economie défend l'ouverture à la concurrence, et prend pour cela en exemple, une nouvelle fois, l'Allemagne. "Les Allemands ont pris cette décision en 2013, il y avait trois millions environ de voyageurs en cars, ils sont huit millions aujourd'hui et ils ont créé à peu près 10.000 emplois dans le secteur ", explique-t-il. Une affirmation exacte.

Berlin a décidé de libéraliser le secteur le 1er janvier 2013 ; cette année-là, le nombre de voyageurs a bondi de 180 %, passant de trois à un peu plus de huit millions de passagers, selon les chiffres de l'institut allemand de la statistique. Avec une restriction néanmoins, pour ne pas pénaliser le train, la limitation des liaisons aux trajets supérieurs à 50 kilomètres. Cela n'a pas empêché l'essentiel du trafic de se concentrer à l'intérieur du pays, et non sur les liaisons inter-européennes. Les voyageurs ont notamment plébiscité les tarifs pratiqués ; il en coûte environ 20 euros pour rallier Berlin à Munich.

Bénéfices sur l'emploi

Depuis un an et demi, le nombre d'opérateurs s'est multiplié : on en compte aujourd'hui environ 70, en comptant les sous-traitants. En tête du marché, l'entreprise Mein Fernbus, qui a réussi à s'imposer comme l'acteur principal, mais aussi une filiale de la Deutsche Bahn, l'entreprise publique de transport ferroviaire allemande. Aujourd'hui, on compte plus de 220 liaisons à travers le pays, et les emplois créés seraient, selon les estimations, à peine inférieurs aux 10.000 évoqués par le ministre. Malgré ce "boom", une société, City2City, a déjà déposé le bilan, et ses concurrentes ont du mal à dégager des bénéfices, en raison des prix bas pratiqués et du coût de l'entretien du matériel et des infrastructures.

En France, pour l'instant, seul le "cabotage" est autorisé. Cela signifie qu'un autocar ne peut transporter des voyageurs d'une ville française à une autre que si le trajet se prolonge vers l'étranger. Du coup, le nombre d'usagers reste faible, à peine plus de 100.000 selon l'Autorité de la Concurrence, auteur d'un rapport en février dernier recommandant la plus grande ouverture du marché. Depuis deux ans, la SNCF tente de mettre un pied dans le secteur ; elle a lancé son offre à bas prix iDBus, avec des résultats pour l'instant mitigés. La France reste très loin du "champion" européen, le Royaume-Uni, où chaque année plus de 30 millions de voyageurs empruntent les autocars.

  (Emmanuel Macron présente sa loi "pour l'activité" © Idé)

Sources

Emmanuel Macron veut relancer les lignes d'autocars

L'ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs, rapport du Conseil d'analyse stratégique

Rapport de l'Autorité de la Concurrence, février 2014

Institut allemand de la Statistique

Le Plus du Vrai du Faux

Son livre suscite la polémique, mais aussi beaucoup de fantasmes. Depuis sa parution le 1er octobre dernier, Le Suicide français , signé Eric Zemmour, faisait l'objet de toutes les rumeurs. La première semaine, son éditeur Albin Michel avait lâché le titre de 5.000 et même 10.000 ventes par jour, des chiffres repris par plusieurs médias.

Mais à la lecture des statistiques de la société EdiStat, arrêtées à la date du 12 octobre dernier, on s'aperçoit que la réalité est un peu différente. Avec 31.502 exemplaires écoulés, après analyse des sorties de caisses de milliers de magasins, le chiffre exact est en fait 2.625 exemplaires vendus chaque jour, ce qui en fait tout de même un succès d'édition, en-dessous néanmoins, pour l'instant, de Merci pour ce moment de Valérie Trierweiler.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.