Christian Estrosi dit-il vrai sur les listes communautaires ?
Le maire de Nice affirme que les partis communautaires ont des exigences précises sur la mixité et les cantines pour les élections municipales.
Christian Estrosi approuve le sénateur LR Bruno Retailleau qui a déposé une proposition de loi pour lutter contre les listes "communautaristes". Invité mardi 12 novembre de franceinfo, le maire LR de Nice affirme que ces listes imposerons en cas d’élection "des horaires pour les femmes d'un côté, pour les hommes de l'autre, à la piscine". Et qu’elles exigeront "'que chacun puisse choisir le sexe de son médecin, […] et des menus qui soient clairement définis pour les uns et pour les autres à la cantine scolaire". C’est plutôt faux et la cellule le Vrai du Faux vous explique pourquoi.
De quelles listes parle-t-on ?
Pour arriver à cette réponse, nous nous sommes intéressés aux programmes des deux partis "communautaristes" qui souhaitent participer aux élections municipales de mars 2020. D’une part, l'Union démocratique des musulmans de France (UDMF) qui a réalisé un score de 0,13% des suffrages aux élections européennes de mai 2019, avec des pointes à 6% ou 7% dans de rares communes comme Poissy ou Garges-lès-Gonesse en Ile-de-France. D’autre part, le Parti Egalité Justice (PEJ) issu de la communauté franco turque. Il a rassemblé 0,04% des voix aux élections législatives de 2017.
Que disent leurs programmes sur les cantines ?
Dans son programme, l'UDMF souhaite la mise en place de "selfs" dans les établissements scolaires pour que chaque élève puisse manger des plats répondants à ses exigences médicales ou à ses convenances personnelles. De son côté, le Parti Egalité Justice souhaite qu’il puisse y a avoir des menus de substitution.
Rappelons qu'il existe déjà de telles dispositions dans des écoles. Le ministère de l'Education nationale stipule que dans les collectivités territoriales, comme une mairie, rien ne s'oppose à ce qu'on propose des repas différenciés.
Rien sur les médecins et piscines
En ce qui concerne la piscine avec d'éventuelles séparations hommes-femmes ou les visites chez le médecin, rien à signaler dans le programme de l’UDMF, ni du PEJ. Au sujet des piscines, et plus largement des équipements sportifs, rappelons que pour l'Observatoire de la laïcité, les éventuelles demandes de non-mixité doivent être refusées sur la base, non du principe de laïcité, mais du principe de l’égalité entre les femmes et les hommes et de l’interdiction des discriminations.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.