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Prise d'otages de Sydney : un hashtag né d'une histoire (très) enjolivée

Le hashtag #illridewithyou né quelques heures après la prise d'otages de Sydney la semaine dernière, est en réalité basé sur le témoignage éditorialisé d'une usagère d'un train à Brisbane. Elle a avoué avoir enjolivé son histoire, celle d'une passagère qu'elle aurait vue pleurer en ôtant son foulard islamique. Mais le mouvement de solidarité n'en reste pas moins notable.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
  (La prise d'otages dans un café de Sydney a fait deux victimes parmi les otages la semaine dernière © REUTERS/Jason Reed)

Lundi 15 décembre, l'Australie, puis le monde, se réveillent avec les images d'une prise d'otages en plein coeur de Sydney. Dans un café de la ville, un homme se réclamant de l'islam radical retient plusieurs personnes en otage. Après de longues heures d'inquiétude, la prise d'otages s'achèvera avec un bilan de deux victimes parmi les personnes retenues. Immédiatement après les événements dramatiques, des milliers d'Australiens relaient un hashtag sur Twitter #illridewithyou ("je t'accompagnerai "), pour témoigner de leur solidarité envers la population musulmane du pays, victime de nombreuses attaques après la prise d'otages.

Cette campagne de solidarité a été lancée par une certaine Tessa Kum, appelant sur Twitter à utiliser ce fameux hashtag. Elle disait avoir été inspirée par l'histoire d'une femme, qui aurait vu une "musulmane désemparée à bord d'un train retirer son niqab ", comme elle l'a confié à la radio ABC. Mais cette belle histoire est fausse, ou en tout cas très enjolivée. Rachael Jacobs, cette femme par laquelle le mouvement est arrivé, a avoué avoir "éditorialisé " son histoire. Elle n'est pas sûre que la femme qu'elle a aperçue était bien musulmane, peut-être a-t-elle enlevé son foulard "parce qu'elle avait chaud ". Puis, contrairement à ce qu'elle affirmait, elle ne l'a pas réconfortée sur le quai en lui disant "recouvrez-vous la tête, je vais marcher avec vous ". Depuis ses aveux, cette femme qui fut notamment candidate écologiste lors d'une élection locale à Brisbane, est victime d'attaques sur les réseaux sociaux.

Malgré tout, et heureusement, la jeune femme est aussi réconfortée, car son (petit) mensonge a permis de rappeler, en plein coeur de ces événements dramatiques, que les musulmans n'étaient pas à blâmer. La fin est peut-être, dans ce cas-là, plus importante que les moyens.

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