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Le rendez-vous du médiateur. Les nouvelles règles du temps de parole en politique

Selon certains auditeurs, le gouvernement et certains partis politiques s’expriment plus que d’autres sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo, Bruno Denaes
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le temps de parole des politiques (Jean-Christophe Bourdillat/Radio France)

Erik Kervellec, directeur de la rédaction de franceinfo, revient sur le traitement du temps de parole pour les candidats en politique, dont les règles ont changé depuis le 1er janvier.

Un temps de parole différent selon les partis

Beaucoup d’auditeurs interpellent l'antenne à propos de la forte présence de ministres et d’élus La République en marche parmi les invités de franceinfo. Est-ce vrai et est-ce anormal ?

"C'est vrai et normal, précise Erik Kervellec. Nous tentons de respecter les règles du CSA. Ces règles s'appliquent de la même façon aux médias de service public et aux médias privés. Au nom de l'expression du pluralisme politique sur les antennes, nous devons respecter des quotas par formation politique. C'est « La République en marche » qui domine aujourd'hui la vie politique française, ce sont donc des élus LREM aux affaires que l'on entend le plus à l'antenne, ce qui est logique.

L’élection d’Emmanuel Macron a cassé les codes gauche droite

Sans compter que, dans certains partis dits d’opposition, existaient des soutiens au gouvernement. Comment s’y retrouver pour les équilibres sur l’antenne ?

"C'est un casse-tête ! Tous nos anciens repères (majorité, opposition) ont volé en éclat, et il a fallu revoir le logiciel après les élections présidentielles. Ce qui est mis en place c’est le comptage d'une part du pouvoir exécutif, et d'autre part, de l'ensemble des formations politiques. Pouvoir exécutif : 1/3  du temps de parole politique. L'ensemble des formations : 2/3 du temps de parole politique."

"Évidemment, poursuit le directeur de la rédaction de la chaîne, c'est le pouvoir exécutif que l'on entend le plus. Et on prend en compte également LREM dans les formations politiques, puisqu'ils sont dans les formations politiques représentées à l'Assemblée nationale et qu'ils dominent cette instance. Cette nouvelle règle d'équité doit exister sur chaque trimestre de l'année."

Comment le CSA contrôle-t-il tout cela ?

"D'abord avec les données que nous lui fournissons. Le CSA fait également des enquêtes, notamment lorsqu'il est interpellé par des élus qui s'estiment lésés. A ce moment là, c'est à nous de nous justifier. Parfois, nous nous justifions sur un déséquilibre avéré de temps de parole, comme lorsqu'un parti refuse nos invitations à l'antenne."

Enfin, plusieurs auditeurs estiment que sur franceinfo, comme sur la plupart des médias, la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon est très présente en tant qu’opposition de gauche, mais que le Parti socialiste n’apparaît quasiment plus. Or, les deux formations ont presque le même nombre de députés.

"L'équité s'établit sur plusieurs critères : le nombre d'élus à l'Assemblée nationale et au Sénat, mais aussi le résultat des élections les plus récentes ou les sondages d'opinion. Enfin, conclue Erik Kervellec, un des critères qui peut répondre à cette question, c'est l'animation du débat politique par la formation en question."

 

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