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Les suppliciés de Gaza

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Le Hamas célèbre aujourd'hui le 25e anniversaire de sa création, trois semaines après la guerre qui a opposé l'armée israélienne aux groupes armés palestiniens. Gros plan sur un épisode particulièrement sombre du dernier conflit : le 23 novembre, 6 Palestiniens de Gaza, accusés de collaboration avec l'État hébreu, ont été froidement abattus par d'autres Palestiniens. Le corps de l'un de ces hommes a ensuite été exhibé et traîné par une moto dans les rues de Gaza. L'image a choqué.

franceinfo

Radio France

Publié le 13/12/2012 23:59 Mis à jour le 09/05/2014 22:39

Temps de lecture : 2min

16h30, dans le quartier Makoussi au nord de la
ville de Gaza. Six hommes sont abattus en pleine rue par d'autres Palestiniens,
d'une ou plusieurs balles dans la tête. Un vidéaste a filmé la scène. Sur ces
images, on entend des insultes et aussi : "qu'ils soient un exemple pour les
autres ".

En colère, la foule accuse ces six hommes d'être des collaborateurs,
des collabos. Nous sommes cinq jours après le massacre de la famille al-Dalo
(dix personnes d'une même famille tuées par une frappe
israélienne).

"Pourquoi ils l'ont tué ? Il était innocent"

Ensuite, le cadavre d'une de ces victimes, à moitié
dévêtu, est tiré par une moto, et exhibé dans les rues de Gaza City. Cet homme
s'appelait Ribbi Badawi. Il avait 37 ans et était le père de 5 enfants. Son
frère raconte à France Info : "C'était irréel, quand on a vu ça, on avait la
chair de poule. J'ai vu la façon dont ils l'ont lynché. Ils l'accusaient d'être
responsable de la mort de la famille al-Dalo. Alors que mon frère était en
prison depuis quatre ans. D'ailleurs il a été torturé pendant ces quatre années.
Ces gens là, sur les motos, ils appartenaient au Hamas. Pourquoi ils l'ont tué ?
Il était innocent ".

La famille Badawi jure aussi que le fils aîné n'était
pas un "collabo" et que s'il se trouvait en prison depuis quatre années, c'est
parce qu'il était proche d'un mouvement salafiste, le Jaljalat que le Hamas
combat.

Des ennemis de l'intérieur

Mais pour les islamistes au pouvoir à Gaza, ces
six hommes
étaient bien des collaborateurs. Depuis 1995, 40 "collabo" ou "traîtres" ont été condamnés à mort par les islamistes du Hamas. Provoquant
l'indignation de l'ONG Human Rights Watch et de l'Union Européenne.

Concernant les exécutions sommaires du 23 novembre, le
numéro deux du Hamas Moussa Abou Marzouk a parlé de "pratiques inacceptables " et réclamé la création d'une commission d'enquête.

Ces huit jours de guerre ont causé la mort de 6 Israéliens tués par des roquettes lancées depuis Gaza. De 173 Palestiniens (dont
une majorité de civils) tués par les bombes israéliennes. Et de 7 Palestiniens, accusés de collaboration avec l'ennemi, exécutés froidement
dans les rues de Gaza.