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La biopiraterie ou le pillage du vivant

160 pays sont réunis jusqu'au 19 octobre à Hyderabad en Inde pour les négociations internationales sur la diversité biologique. La mission onusienne est d'enrayer l'extinction des espèces vivantes sur la planète. Une extinction qui s'est fortement accélérée ces 30 dernières années. Les expertises les plus pessimistes estiment que la moitié des espèces vivantes pourraient s'éteindre d'ici 2100. La délégation du Parlement européen a décidé de porter comme mesure la lutte contre la biopiraterie.
Article rédigé par franceinfo
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"La biopiraterie c'est l'exploitation abusive de la biodiversité locale et des savoirs traditionnels qui lui sont associées" , explique Pierre Johnson, consultant en biodiversité et éthique et auteur du livre "Biopiraterie, quelles alternatives au pillage des ressources naturelles et des savoirs ancestraux ?"
Là où cette appropriation du vivant pose les plus gros problèmes c'est souvent sur les semences. Le haricot jaune du Mexique est un cas emblématique. Au début des années 2000, un agriculteur texan sélectionne une série de haricots cultivés au Mexique. Il a breveté un type de graine. Il a ensuite imposé des taxes sur tous les haricots de ce type ensuite exporté du Mexique.

Mais en créant un marché pour une plante parce qu'elle est très utile dans la cosmétique ou la pharmacopée, on prend aussi le risque de dégrader les autres espèces sans utilité commerciale.

La biopiraterie revient à voler les connaissances de certaines populations locales sur leur flore ou leur faune et ensuite à leur imposer des usages. Des pratiques qui n'ont plus cours selon les industriels qui travaillent en confiance avec les populations autochtones. "On ne peut pas breveter une plante mais certaines de ses propriétés. Le brevet nous permet de protéger notre travail, nos investissements par rapport à d'autres entreprises qui pourraient utiliser nos découvertes sans avoir travaillé" , explique Jean-Yves Berthon, PDG de Greentech une société d'ingrédients qui dépose régulièrement des brevets d'origine végétale.

Cependant aujourd'hui les rapports se tendent avec certains pays amazoniens. Le Pérou a créé une commission de lutte contre la biopiraterie et à demander à certaines firmes notamment Greentech de retirer leur brevet. Ces pays attendent surtout un partage des avantages tirés de la richesse de leur biodiversité.

La député écologiste européenne, Sandrine Belier soutient une proposition de "bien commun" de la biodiversité lors des négociations d'Hyderabad. "Les arguments des firmes c'est de dire si chaque pays s'occupe de sa biodiversité, on se prive des médicaments du futur ou du vaccin qui guérira le sida. Je pense que l'on est pas obligé de passer par le système des brevets pour cela" , explique-t-elle.

Avoir des brevets publics pour que chacun poursuive ses recherches et en même temps partager les avantages avec les populations locales, cela demande un changement de point de vue pour les firmes cosmétiques, agricoles et du médicament. Un enjeu financier qui sera bien sûr discuté à Hyderabad. Un enjeu aussi dans les rapports entre pays du nord et du sud puisque 97% des brevets sont au nord et 90% de la diversité biologique au sud.

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