L'arbre fait son retour dans les champs

Sur sa parcelle de 25 hectares à
Valeroy-le-sec dans les Vosges, Fabrice Felten cultive habituellement des
céréales. Ce printemps, il a aussi planté des noisetiers, des acacias, des
saules, des charmes entre autres. Des arbres en bordure de champ mais aussi
bien rangés en ligne au milieu. "Il n'y avait plus du tout d'arbres, ici.
Plus de repaire pour les oiseaux, pour les insectes. Comme nous travaillons en
agriculture biologique, nous voulons retrouvez ces services rendus par
l'écosystème ".

> Pour en savoir plus sur l'agroforesterie, cliquez ici pour voir les explications du ministère de l'Agriculture

Les arbres avec leur racine vont
aussi apporter les nutriments dont la terre a besoin. Ils vont favoriser les
cultures. Ils peuvent aussi servir de coupe-vent et créer un micro-climat qui
assure des rendements plus faibles mais plus constants.

Du bois à plusieurs milliers d'euros

Le bois déchiqueté va servir d'amendement
à la terre mais il peut aussi servir de bois de chauffage. Dans la parcelle de sept
hectares de Dominique Sautré, il y a 290 arbres : des noyers, des merisiers...
Des bois nobles qui peuvent se vendre plusieurs milliers d'euros le lot.
"Ce n'est pas moi qui le couperai. Je ne sais pas ce que ça va apporter à
mes cultures mais au moins je laisserai ce capital à mes enfants ",
explique l'agriculteur éleveur âgé de 50 ans.

Planter 7.000 arbres c'est un
investissement lourd entrepris par Agrivair, une filiale du groupe Nestlé
Waters qui exploite la source d'eau minérale Vittel. Cela fait 20 ans que
l'entreprise a passé des partenariats avec des agriculteurs locaux comme
Dominique et Fabrice pour protéger la ressource en eau des pollutions
agricoles.

"L'agroforesterie est technique et très innovant(e)" (Jean-Marie Deshoux de Pur projet 

"L'agro-foresterie, ce n'est pas
juste une association un arbre-une culture. C'est très technique et très
innovant ", explique Jean-Marie Deshoux, co-fondateur de Pur projet, un
collectif d'entrepreneurs impliqués dans les projets d'agroforesterie en France
et dans les pays tropicaux.

Aujourd'hui la pratique ancestrale
revient à la mode. Après être tombé très bas, 10.000 hectares sont en
agroforesterie en 2013 en France selon le ministère de l'Agriculture. Une
pratique que Stéphane Le Foll souhaite encourager dans sa prochaine loi
d'orientation prévue à la rentrée.