L'angoisse des Français du Cameroun pour la famille prise en otage
En apparence, rien n'a changé. Une fête de mariage avec
ballons et fleurs était en préparation samedi au Club France de Yaoundé. Des
familles jouaient au tennis, d'autres se baignaient à la piscine. Un week-end de
détente presque comme les autres pour les 150 membres de ce club où aiment se
retrouver les expatriés de la ville. Même scène de quiétude au centre équestre,
lieu de rendez-vous des mamans avec enfants. En apparence donc, un week-end comme
les autres.
Et pourtant, en cette période de vacances scolaires, la communauté française qui n'est pas rentrée dans l'Hexagone ne pense qu'à une chose : qu'est
devenue la famille Moulin-Fournier - Tanguy, Albane et leurs quatre fils, et un des
frères de Tanguy qui était parti avec eux visiter les parcs animaliers de l'extrême nord ?
Depuis l'enlèvement de cette famille par des hommes à moto, tant de questions sont sans réponse. Qui sont les ravisseurs ? Où est retenue la famille ?
Dans quelle région du Nigeria ? Les enfants sont-ils auprès de leurs parents ?
Les "coupeurs de route" ou une secte religieuse islamiste?
Thierry Duplex, 45 ans, président du club France fréquentait
cette famille pour les loisirs. Un des enfants enlevés faisait de l'équitation avec sa
fille. Ce père de famille, propriétaire d'une entreprise de
transports, se demande si ses compatriotes n'ont pas été victimes de bandits qui
détroussent les gens en voiture ; ceux qu'on appelle les coupeurs de
route.
Pour le porte-parole du gouvernement, le ministre de la
Communication Issa Tchiroma Bakary, qui nous a accordé dimanche après-midi une
audience particulière, cet enlèvement porte la signature de Boko Haram, une secte
religieuse marginale islamiste qui sème la terreur dans le nord du Nigeria et a
déjà tenté à plusieurs reprises de s'infiltrer au nord-Cameroun pour y imposer
son idéologie.
Le Cameroun, terre de paix
Mais le Cameroun, où cohabitent 250 ethnies, annonce par la
voix de son gouvernement mais aussi de ses imams qu'il continuera de prôner un
islam tolérant, ouvert, pacifique.
C'est ce que l'on défend à la mosquée de la Briqueterie, dans le quartier musulman de Yaoundé, mais aussi au centre islamique de la ville
où des prières ont été prononcées pour la famille Moulin-Fournier - comme
d'ailleurs dans plusieurs églises et à la basilique pour la messe du
dimanche.
Fidèle à sa légende de terre de paix, le Cameroun, où 59%
de la population est chrétienne et 21% musulmane, fait bloc face à la menace
terroriste.
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