Écotaxe : les raisons de la colère bretonne
Son camion rouge est très impressionnant. C'est un quarante
tonnes qu'il a acheté il y a trois ans pour le transport de bovins et de porcs. Rouge
c'est aussi la couleur de la trace qu'il a encore au cou.
David Gourlaouen est
l'un des deux blessés graves de samedi. Il a reçu un tir de flash-ball sur la
gorge. Il a été évacué par hélicoptère. Aujourd'hui, il est encore plus remonté
contre l'écotaxe. Il dit qu'elle va lui coûter 14.000 euros par an.
Pour
lui, ça valait la peine d'être en première ligne. Même s'il a le sentiment d'un
résultat en demi-teinte puisqu'ils ont été repoussés par les CRS.
Une grave crise économique
Pour les Bretons, ce mouvement contre l'écotaxe est unique.
D'après les témoins, il a rassemblé les patrons et les employés, les agriculteurs, les transporteurs mais aussi des employés, des commerçants et des
industriels.
Ces Bretons ont été soudés
par l'impact de la crise qui secoue la région depuis un an maintenant. Apres
l'annonce de la faillite du volailler Doux en juin 2012, les plans sociaux et
les annonces de fermetures se sont accumulés.
Une partie de l'industrie agroalimentaire en Bretagne donne
des signes inquiétants de faiblesse et l'Etat alourdit la barque estime le
maire de Carhaix, touché par la fermeture des abatoires GAD et par un plan
social annoncé chez le géant du saumon Marine Harvest.
De la colère à la révolte
Samedi, les manifestants ont donc mis des bonnets rouges sur
leurs têtes pour inscrire leur mouvement dans la grande tradition de révolte
bretonne. Ce bonnet fait référence au soulèvement
sanglant des paysans en 1675 contre une taxe imposée par l'ancien régime.
Le véritable test pour cerner la nature de cette opposition
aura lieu samedi. Le maire de Carhaix et
le collectif pour l'emploi appellent à un rassemblement place de la résistance
à Quimper, là ou le général De Gaulle, à son époque, avait annoncé la gratuité des
autoroutes.
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