Le nouveau coût de la réforme des retraites
Un des objectifs principaux affichés par le gouvernement dans cette réforme, est l'équilibre de notre système de retraites par répartition. Le scénario du COR, le conseil d'orientation des retraites, sur lequel s'appuie l'exécutif, table sur un déficit de l'ordre de 13,5 milliards d'euros en 2030.
Dans le même temps, la réforme des retraites devait rapporter 17,7 milliards, à horizon similaire, 2030. Une fois le système à l'équilibre, il reste donc en théorie 4,2 milliards. Une cagnotte qui devait servir à financer les mesures compensatoires censées atténuer, un tant soit peu, l'effet de l'allongement de la durée de cotisation, et du recul de l'âge légal de départ à la retraite.
Sauf que la liste des compensations s'est allongée depuis. À commencer par les aménagements apportés pour tous ceux qui ont commencé à travailler tôt ; ils pourront partir à la retraite avant l'âge légal. C'est ce que l'on appelle le dispositif carrières longues, et il a finalement été étendu à ceux qui ont commencé à travailler avant 21 ans. C'était 20 ans au départ.
Autre mesure qui coûte un peu d'argent : cette surcote de 5% des pensions de retraite accordées aux mères de famille, à condition qu'elles aient tous leurs trimestres à 63 ans. Un supplément de pension qui vient compenser, selon l'exécutif, la perte d'une partie du bénéfice des trimestres acquis au titre de la maternité, avant cette réforme.
À combien se chiffre la facture désormais et comment la financer ?
Ces modifications coûtent plusieurs centaines de millions d'euros. Combien exactement ? Difficile à dire, plusieurs estimations circulent. 700 millions, c'est le chiffre avancé par l'exécutif, et il est parfaitement financé selon le gouvernement, via un tour de passe-passe avec une hausse pour l'employeur des cotisations vieillesse, compensée par une baisse des cotisations portant sur les accidents du travail, pour surtout ne pas augmenter le coût du travail. Il faut y ajouter des hausses de prélèvements sur les ruptures conventionnelles.
Voilà pour la théorie. En pratique, selon un très bon connaisseur du dossier, il est extrêmement compliqué de faire des projections macroéconomiques sur le coût estimé d'une telle réforme à sept ans, sur un sujet aussi sensible, complexe et personnel que la retraite.
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